Cepita – Ma semaine au milieu de nulle part....

Cepita, qu'est-ce que je pourrais te dire sur ce bled paumé en plein cœur du cañon de Chicamocha... Ah bah déjà ça : pendant 1 semaine j'ai squatté le 2e plus grand canyon d'Amérique, rien que ça ! La vue depuis la carretera central est simplement magnifique, et c'était émerveillement garanti à chaque virage durant le trajet en moto. 
une partie du cañon de Chicamocha
Cepita, c'est par là!
mes covoitureurs depuis Aratoca
Pour le coup une GoPro aurait été bien utile pour te montrer le paysage muy hermoso avec le rio Chicamocha serpentant au fond de la vallée... Sans compter les cabritos croisés en chemin par-ci par-là. 
Au bout de 20 bonnes minutes, on arrive enfin à Cepita. Mais le señor Eduar - mari de Mariana chez qui je vais rester - a continué à rouler, et ce pendant une bonne dizaine de minutes – sur une piste, je te dis pas l'état ! - jusqu'à la vereda de Pescadito.
Si t'as pas de moto et que tu veux pas marcher, t'es foutu ! Un des rares véhicules à plus de 2 roues qui emprunte la piste, c'est la buseta qui ramasse les gosses pour les emmener/ramener au colegio de Cepita.

sur la piste vers Pescadito...
Bref, j'arrive enfin à la casa de la profe Mariana, qui va m'héberger, me nourrir et me tenir occupée toute la semaine :)

vue depuis la casa - la carretera central est au niveau de la flèche
ma casa pour la semaine
la moto, indispensable pour ce coin de la Colombie
Mon séjour n'a pas commencé sur de bonnes bases à vrai dire... Il y avait un cabrito que je croyais être una mascota, et avec qui j'ai pris la pause car il était trop mignon. Sauf qu'une demi-heure plus tard, muerto el cabrito ! Le seul animal de compagnie ici c'est le perro

Azabache
avec Daniel et le cabrito
c'est la seule photo que j'ai voulu prendre
Moi qui avait dit d'entrée que je voulais apprendre la culture du campo, j'ai été servie, mais pour le coup j'ai rien fait. Et à partir du lendemain impossible de manger les plats à base du feu cabrito – dont la typique pepitoria à base de tripes, sang et autres organes... Heureusement qu'on ne s'est pas arrêté à cet épisode, sinon la semaine aurait été loooooooongue ^^ 

Bref, dimanche matin, petite balade du côté d'une quebrada, histoire de s'offrir un petit séance spa 100% nature avec Daniel : 

de l'ombre!!!!
la quebrada

la terre c'est bon pour la peau
tout le monde doit en profiter :)

dégustation de mamones sur le retour
passage par la petite église 

Le lundi étant férié – ascension - direction Cepita, à pied avec petite pause fitness à l'approche du pueblo 

chulos croisés en chemin
gymnase en plein air


Bon, à Cepita, y avait pas grand chose à voir à part l'arbre gigantesque au centre de la plaza, ainsi qu'un magnifique perroquet qui jouait les acrobates : 

entrée de Cepita


Mariana a profité de notre descente pour rendre visite à une collègue, Mary, elle aussi profe mais au colegio de Cepita. Après avoir raconté un peu mon projet, et dit que j'allais aider la profe Mariana cette semaine, Mary m'a invitée à l'assister avec ses chiquitos (maternelle-CP) le jeudi (suite dans un autre post). 

La remontée vers la casa en plein cagnard, c'était beaucoup moins fun que la matin à la « fraîche » (tout est relatif quand t'es dans un quasi-désert). Surtout quand tu pousses un vélo...
Pescadito, todo derecho!
pas facile de pédaler avec cette chaleur...
... alors on pousse!


Remises de nos efforts du matin, direction la escuelita – pile en face de la casa - pour préparer le cours du lendemain. 
Et là j'ai fait un bond de 25 ans en arrière en recopiant les consignes dans les cahiers des chiquitos (maternelle) : « colorie les voyelles et entoure les consonnes » puis « colorie les voyelles de ton prénom », le tout en espagnol, une dizaine de fois !
J'ai également révisé mes bases de maths (niveau CM1-CM2), tout en n'oubliant pas de me battre contre les zancudos (moustiques) !!! 

colorie les voyelles...

je chasse les moustiques!
la profe qui chasse les zancudos dans ma chambre

Cette semaine fut une lutte permanente contre les zancudos, et j'ai perdu : je ne compte plus le nombre de piqûres ! 

Sinon dans un registre plus sympa, j'ai appris à faire des arepas de maiz pelao, du maïs cuit dans des cendres... Cette cuisson, surprenante il faut le dire, permet de peler le mais plus facilement, et les arepas obtenues avec sont justes riquisimas

1ere étape: tu filtres les cendres
2e étape: tu mélanges avec l'eau
3e étape: quand ça boue, tu verses ton mais
t'oublies pas de remuer pour pas que ça accroche
4e étape: tu rinces/pèles le mais
5e étape: tu moulines!
Pendant que la profe s'attelait au nettoyage/pelage du maiz – normalement si tu t'y prends bien, juste en passant sous l'eau, ça se pèle tout seul – avec Eduar on s'est attaqués à la découpe d'un melon, gentiment offert par une de ses nièces ** 
La bête pesait près de 5 kg !!! 

non ce n'est pas une pastèque, c'est bien un melon


** Pescadito/Cepita, c'est une grande famille! 
Toute la semaine, les gosses que j'ai croisés étaient très souvent de la famille, plus ou moins éloignée, de la profe et d'Eduar. Forcement, Eduar ayant 9 frères/soeurs dont 7 sont restés vivre ici, bah les gosses sont tous cousins, oncles, tantes...
Autre fait qui m'a marqué, le prénom Johana est très populaire par ici : j'en ai croisé au moins 2, et vu la population de la vereda, c'est énorme ! :)

Sinon, outre ses talents de musicien, Eduar a également partagé son savoir-faire manuel, en me confectionnant (tout au long de la semaine) une atarraya (filet de pêche) aux couleurs du pays: muy bonito! 

Eduar à l'oeuvre avec une atarraya de taille normale
le début, étape la plus compliquée et cruciale
je kiffe les couleurs :)
début du tissage du filet
Même si je ne m'en servirai pas – 1/ je ne mange pas de poisson, 2/ elle est trop petite pour s'en servir – il a tenu à en faire une vraie, c'est à dire avec les plombs !!!
Ça fait quand même 1kg – inutile - en plus dans mon sac... Je vais donc l'envoyer en France, parce que je peux pas me la trimballer pendant 2 ans, mais je tiens à garder ce cadeau authentique :) 

Bref, à part un début compliqué (épisode du cabrito), la chaleur (vive le ventilo pour dormir) et ces foutus zancudos, j'ai passé une très bonne semaine à Pescadito, grâce à l’accueil de la profe et sa famille. Mais également grâce aux niños dont j'ai partagé la semaine d'école (tu vas faire leur connaissance dans un autre post).

Mariana (la profe), Eduar y Daniel

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

allez laisse un ptit comm !