Samaipata – Amboro, au milieu des fougères géantes

Après avoir trouvé suffisamment de compagnons pour former un groupe – dont Damien et Jeremy - et réduire le coût de l'excursion – à 9, 45 Bs +15 Bs d'entrée – c'est parti vers le parque nacional Amboro, situé à 45 minutes de piste du pueblo.

Rien que le trajet a l'arrière du pick-up – tout ce que je kiffe – vaut le coup, vu le panorama offert. Arrivés a destination, Chicho, notre guia, nous briffe rapidement et c'est parti pour une ascension et immersion dans une forêt dense.

les cimetières du coin sont plutôt colorés
Samaipata au loin
On y voit des arbres couverts de lichen rouge, qui d'après Chicho est le fruit de la forte oxydation du lichen vert classique, preuve de la présence de beaucoup d'oxygène : faut faire le plein d'air pur!

sympa la vue, ça s'annonce bien :)
au coeur de la forêt

on croirait que c'est peint tellement c'est vif
Après le passage par un premier mirador, avec une vue magnifique, on repart dans les entrailles de la forêt, pour enfin arriver au pied des fameuses fougères géantes - los helechos gigantes.




la "vila vila " (pas sûre du nom) très efficace en cas de troubles intestinaux
Impressionnant quand tu sais que ce n'est pas un tronc mais des racines qui poussent si haut ! Et qu'on estime entre 10-100 ans d'âge pour chaque « pouce » de hauteur, c'est juste hallucinant.
La aussi tu t’attendrais à croiser Petit-Pied ou un cousin au détour d'un tronc :)




On continue pour repasser brièvement à l'air libre avant de retraverser la "savane" , puis se caler dans un super endroit pour almuerzo et siesta ! En prime, au moment d'émerger de la siesta, voit-on pas un... condor !!!! Normalement ils traînent pas vers là, mais paraîtrait qu'un couple a récemment établi son nid dans le coin. Du coup, un condor, trop cool:)


coin picnic avec vue :D
le repos des guerriers
el condor pasa

On repart se perdre dans la végétation toujours aussi dense. Au final, on aura marché 3h30-4h dans une forêt quasi vierge, se sentant un peu comme des Indiana Jones par moments :)





J’hésitais à le faire, notamment pour le prix – les agences demandent minimum 600 Bs/sortie donc si t'es seul... – mais à 60 Bs, aucun regret.
Et finalement, les 2 fois où j'ai combattu ma flemmingite aiguë se seront révélés d'excellents moments :D 

J'ai volontairement zappé les ruines d'El Fuerte, car de ce que m'en ont dit différents huéspedes ça me paraissait pas valoir tellement le coup (et les 50 Bs). Surtout quand t'as déjà vu d'autres ruines comme le Machu Picchu, Tiwanaku, Kuelap. 

Note : là aussi la sécheresse se ressent, normalement c'est la saison des pluies et on aurait pas pu marcher dans la forêt...

Samaipata – Cuevas, rando les pieds dans l'eau

Une des attractions du coin ce sont les cascadas de Cuevas, à une vingtaine de km du pueblo. L'option classique c'est de s'y rendre en taxi/trufi/bus qui te laisse devant l'entrée, mais tu fais pas beaucoup d’efforts : une fois la grille passée la première cascada est à 500m, et la 3e à 500m plus loin. Et en plus à cause de la sécheresse que traverse la région, y a pas énormément d'eau....

Mais j'ai lu qu'une rando de 3-4h au départ de Palermo, à quelques km en amont, permet de s'y rendre indirectement, ça me plaît déjà plus. Le hic c'est que d'après Dora, la proprio d'Andoriña, il faut un guide car le chemin n'est pas évident à trouver...
Heureusement j'arrive à embarquer Damien et Jérémy, 2 français restant à l'hostal, motivés pour tenter l'aventure sans guide, trop cool :)

Pour nous rendre à Palermo, si on n'avait pas cherché plus loin, on aurait du débourser 50 Bs depuis la plaza de Samaipata... Mais en marchant jusqu'à la carretera, on a finalement trouvé un taxi partagé nous demandant 7 Bs/personne.
Après une bonne vingtaine de minutes, le chofer nous laisse au début d'un camino menant vers Palermo, c'est parti. On comptait sur Maps.me pour nous guider, mais pour une fois on l'a perdu, donc faudra faire sans.


Après 15 minutes de marche, on demande à une señora où commence le caminito car on sait vers où on doit partir, et c'est pas en continuant tout droit qu'on va y arriver. En fait on l'a dépassé depuis un moment faut donc « revenir sur nos pas jusqu'à la casa azul, et 40m plus bas y a un camino qui part sur la droite ».

Au bout de 15 minutes on s'engage sur un autre caminito, qui descend : bizarre car on est censé monter... Voyant qu'on se rapproche de la carretera, on demande à un señor qui nous dit de "remonter 300m puis de prendre un caminito qui serpente sur la gauche"... C'est peut-être pour ça qu'on préconise un guide ^^ Mais il n'est pas 11h, on a le temps de se perdre.

sur le bon chemin... ou pas!
On finit par le trouver ce caminito, qui monte, qui nous fait traverser quelques propriedades privadas, mais qui file vers la bonne direction. Au final on commence notre rando à 11h, on a erré pendant 45 minutes, une petite mise en jambe.

Camino très agréable car parties ombragées et très variées, et la vue sur la vallée est sympa.




le camino continue en face apparemment
c'est fou que des plantes poussent sur de la roche comme ça!
Au bout d'1h30, on commence à perdre le caminito de vue, et on décide de descendre tant bien que mal vers le petit rio. Et au niveau du rio, plus de chemin, du moins dans la bonne direction …
Après hésitation on se lance sur l'unique camino qui part en face, même si ça va pas vers les cascadas... Au bout d'une demi-heure, ne voyant pas où nous mène le chemin– sauf dans la direction opposée - on rebrousse chemin, pour suivre mon idée: marcher "le long" du rio ; l'eau va bien nous mener aux cascades, ou du moins pas loin.

c'est beau, mais ça nous mène pas où on veut...
Et c'est partie pour la 2e partie de la rando, les pieds dans l'eau mais super agréable car le fond est sablonneux, donc pas glissant. A un moment on n'a pas eu d'autre choix que d'avancer l'eau jusqu'à la poitrine, sacs sur la tête : heureusement on était tous le 3 grands :)




Finalement 1h30 plus tard on arrive... au sommet de la 3e cascada ! On pourra dire qu'on les aura méritées, mais surtout on va apprécier la douche pour se rafraîchir. Enfin, apprécier c'est vite dit parce que ça tombe fort, massage puissance 10 !

au dessus de la 3eme cascada
pas très haute, pas beaucoup d'eau mais ça suffit pour se rafraichir
séance de massage dynamique
Après une pause détente sur la playa, on se remet en route, toujours les pieds dans l'eau – tellement conventionnel de passer par le sentier de terre – pour arriver quelques centaines de mètres plus loin au sommet de la 2e chute.
On a zappé la 1ère cascada, qui est le seul endroit assez « profond » pour barboter... mais tous les bolivianos y étaient ! ^^

la 2ème cascada, ma préférée je crois
Au moment de partir, l'heure de gloire : pauses photo avec toute une famille bolivienne. C’était une première pour Jérémy, assez surpris par cet engouement pour les gringos que nous étions. Pour le coup, moi aussi j'ai ma photo souvenir :)


Pour revenir à Samaipata, on chope un bus : 5 Bs.
Bilan de la journée : 12 Bs. Car étant arriver par l'autre côté, nous n'avons pas eu à payer les 15 Bs d'entrée du parc :D

C'était peut-être pas la plus marquante des randos, mais une de mes préférées pour le passage pieds dans l'eau, sans croiser un touriste.

Samaipata – Tranquilaaaaaaaaaa

Après avoir affronté 12h de bus depuis Cochabamba, sur une piste digne du Dakar – on a même crevé, mais en 20 minutes c'était réglé, j'étais bluffée – j'ai fini par débarquer dans le pueblo muyyyyy tranquilooooo de Samaipata. Mais j'ai tellement kiffé que 2 semaines plus tard, je ferai le chemin en sens inverse...

pause almuerzo à Pojo

Situé à 2h de la ciudad de Santa Cruz, c'est grâce à mon volontariat que j'ai pu connaître ce petit havre de paix et que je m'y suis prélassée pendant 2 semaines. 

Samaipata vu du mirador de l'hostal
J'y ai probablement effectué un de mes meilleurs volontariats de ces 10 mois de périple, à l'Andoriña Hostel que je ne peux que recommander : cadre encantador - j'aimerais que ma future auberge ressemble à ça... job super facile, proprio et employées très sympas, et toute la bouffe incluse (dont un pain délicieux, et une confiture maison excellente).  Sans parler des nombreux huéspedes rencontrés et avec qui j'ai pas mal discuté – la magie du no wifi – comme Francesca une italienne croisée au Jaguar House de Cocha et recroisée quelques semaines plus tard à l'Andoriña.


pas mal, hein?
avec Francesca
Inti qui boit à la source
une invitée particulière
Seule ombre au tableau : les moustiques !!!! J'étais bien contente d'avoir une moustiquaire dans la chambre. Mais ça les a pas empêchés de profiter de l'open bar tous les jours dès 18h ^^

Tout ça a fait que j'étais encore plus flemmarde qu'à Cochabamba - oui, c'est possible, j'ai décidé de lever le pied en Bolivie - et que j'ai rarement mis les pieds en dehors de l'hostal : seulement pour utiliser internet, et faire 2 excursions. 
Sinon le reste du temps c'était hamac, lecture, ukulélé, films, discussion avec Marlene et Dora ou les huéspedes... quand je travaillais pas! C'est pas compliqué, j'ai mis les pieds sur la plaza au bout d'1 semaine alors qu'elle est situé à 200m de l'hostal ^^




Bizarrement, comme au Colca, ce petit coin isolé semble être le repère des français (au moins 1 par jour à l'hostal) ! Et pas mal de gringos y ont élu domicile aussi, et ça peut se comprendre :)

Donc si un jour tu passes vers Santa Cruz, je te conseille de zapper la ville – que je ne connais pas – pour venir te relaxer dans ce coin magnifique, qui offre pas mal à découvrir. Et pour info, c'est pas très loin - tout reste relatif - de Vallegrande et La Higuera, lieux hautement important durant les derniers jours du Che.

la "team" Andoriña: Marina, Marlene et Dora (proprio)