Chile – Corneche Bajo : il n'y a pas d'âge pour réaliser ses rêves

Bien que je savais que je n'y resterai pas longtemps (1 semana), je suis bien heureuse d'avoir fait un WA chez Luis et Delicia, qui je le sais déjà marqueront ce voyage pour longtemps.

65 ans, une énergie débordante et des projets plein la tête : ça force l’admiration et surtout quelle source d'inspiration !!!
Ayant vécu 12 ans en France, à Lyon, dans les années 80 quand la vie au Chili n’était pas vraiment rose, ils parlent bien français - c'était même moi qui leur demandait la traduction parfois, jajaja

L'accueil a été aussi chaleureux que Corneche Bajo est paumé dans el campo chileno !:D

Delicia, Luis et de délicieuses frutillas: bienvenida a Corneche Bajo! :)
En quelques jours, j'ai appris un monton de cosas, et ça n'aurait pas été pour une bonne raison (cf futur post) je pense que j'y serais restée un bon moment pour les aider, et surtout apprendre un peu de construction, en mode « système D ».
Ils utilisent le plus possible des matériaux de recup (palettes, « chutes » de bois), du coup il faut bricoler, avoir l’œil et l'esprit créatif – tout ce que Luis a - pour obtenir le résultat, pas parfait mais qui remplit sa fonction.

la maison
mur arrière de la maison en palettes, j'adore :)
abri pour garder le bois, créé en 5 minutes avec ce qui traine
C'est comme ça que j'ai vu comment construire une porte : ok, on s'y est repris à plusieurs fois car malgré les mesures y a toujours un truc pas droit, mais à la fin de la journée los baños avaient une porte.

De même, Luis a fabriqué des camas de cultura pour Delicia, pour éviter de se baisser: technique qu'ils ont trouvé sur... internet ! :)
Camas qu'il a fallu remplir de terre, dont un coté tamisé : ça fait les bras, crois-moi !

las camas de cultura
systeme artisanal pour tamiser seule :)
Delicia transplantant las lechugas, sans mal de dos :)
J'ai aussi creusé los hoyos qui serviront pour les piliers du futur poulailler : là aussi les bras ont pris, parce que il a fallu en creuser 12, à 25 cm de profondeur, à coup de chuzo - une barre à mine il me semble! Je peux te dire que j'étais contente quand j'ai fini :)

Dernière mission : avancer dans l'isolation de la seconde chambre - combinaison de fieltro asfaltico (...) + polyester - qui servira pour leur fils quand il vient, et pour les futurs volontaires.

0: paroi d'aggloméré; 1: fieltro asfaltico; 2: polyester; 3: paroi d'aggloméré
Là ça a été un double enseignement : technique évidemment et surtout pour travailler plus rapidement al ojo. 
 Ça m'a un peu coûté, moi qui aime bien faire les choses précisément (vive la formation scientifique) surtout quand c'est pas chez moi. Mais quand dans le même laps de temps je peux faire double de taf, et que Luis et Delicia sont satisfaits, alors todo bien:)


j'étais plutôt bonne à Tetris sur la Game Boy :)
pendant ce temps Luis fabrique le dressing...
... et en 2 journées de travail, voilà le résultat :D
Franchement j'aurais voulu pouvoir finir l'isolation de toute la pièce, voire finir toute la pièce. Et puis terminer le poulailler, aider à faire le quincho, installer le four à bois, la cheminée... J'espère vivement que d'autres volontaires viendront les aider !

emplacement du futur quincho - je vois comment faire une charpente artisanalement...
À part leur propre casa qui est la priorité du moment, ils veulent avoir une petite huerta et aussi voudraient former una junta vecinal pour faire avancer les choses dans le coin, et redonner à leurs voisins -dont une très grand partie est de la famille, plus ou moins directe, de Delicia – le goût de la solidarité del campo.

Bref, j’attendrai peut-être pas autant pour commencer à faire ma casa, mais ce qui est sûr c'est que j'espère être aussi dynamique et des projets plein la tête à leur age ! En attendant, je quitte Corneche Bajo, en mettant le cap sur l’aéroport de Santiago...

hasta la proxima Delicia y Luis (ojala...)!

Chile – Pichilemu, dans la vie, parfois, il faut ramer...

J'ai commencé par ramer pour trouver un volontariat après Panguipulli : en 1 semaine, j'ai écumé 3 endroits !
C'est que les chilenos sur qui je tombe ont beaucoup d'idées, de projets intéressants mais ils manquent d'organisation, on va dire... Ce n'est pas ma qualité première, mais quand tu reçois des voluntarios, il me semble qu'un minimum s'impose pour que l’expérience soit bénéfique des 2 côtés.

A Lebu, chez Fernando, en plus de toutes ses (nombreuses... trop nombreuses ?) idées, ni lui ni sa femme n'étaient en la casa à cause de leur trabajo : ils partaient à 7h30 et ne revenaient qu'à 19-21h selon les jours, sachant qu'ils ont une fille de 2 ans à s'occuper. Et ce que je veux moi c'est partager avec mes hôtes : un peu difficile dans ces conditions...
J'aurais au moins connu la vie dans un dôme: c'est plutôt buena onda comme habitat - à garder en tête... :)







 Après 3 jours, j'ai donc mis le cap sur Punta de Lobos, et ai débarqué dans un lieu aussi loufoque que son proprio, Jorge. C'est d'ailleurs son projet peu ordinaire qui m'avait attirée sur Workaway : sur son terrain tu trouves des yourtes, des containers cargo réaménagés en chambre, en cuisine, et un monton d'autres choses qui forment un beau bazar !
Mais, en plus de ne croiser Jorge que quelques minutes avant qu'il ne file à Santiago pour 3 jours, la construction de la yourte programmée le lundi ne s'est pas faite. Et comme le maestro en charge partait le lendemain, le chantier n'allait pas être si intéressant... C'est bien dommage car la yourte me semble une option intéressante pour un logement temporaire (le temps de retaper une bâtisse pour la transformer en hostal, par exemple...)
Je me débrouillerai pour apprendre plus tard, lors d'un autre WA peut-être. Ou sachant que:
- Jorge les importe depuis l'Indonésie, 
- c'est l'habitat typique en Mongolie, 
un petit tour en Asie pourrait être intéressant après l'AmSur ? jajaja

la yourte stade 0...
Punta de Lobos dans le brouillard...
Du coup, j'ai finalement atterri à Pichilemu (avec Panguipulli, j'adore ce nom aussi – ça veut dire « petite forêt » en mapudungun), à 6km de Punta de Lobos, la capital chilena du surf (mondiale comme ils le prétendent, je suis pas si sure), plus précisément au Kom Hostal.




Si un jour tu passes par Pichi, je te recommande vivement de t'arrêter dans cet hostal muy buena onda. C'était la temporada baja, donc pas beaucoup de huéspedes, mais l'équipe de voluntarios déjà présents ont fait que j'ai passé un bon séjour, appris unas cosas bien utiles... et ai bien mangé ! :)

un des nombreux repas en commun
Bon, je suis dans la capitale du surf, moi qui aimais regarder les exploits de Kelly Slater étant ado, c'est l'occaz de tenter. Bah, c'était peut être pas le meilleur endroit pour tâter de la vague !
Même à marée basse, ça bouge à Pichi ! Ne serait-ce que pour garder l'équilibre, couchée sur la (grande) planche (en mousse), j'ai galéré sévère ! J'imagine pas sur une « vraie » planche... ^^

Et quand c'est marée haute, laisse tomber ! C'est d’ailleurs là que j'ai ramé, au sens plus que propre ! Au point que mes pauvres biceps ne pouvaient plus – apparemment c'est plus les épaules qui prennent cher... je devais pas faire le bon mouvement – et pour le coup j'ai pas kiffé :(
Maintenant je comprends pourquoi les surfeurs sont tous bien tanqués du buste et des bras : c'est pas que pour le style, c'est que quand tu passes plus de la moitié de ton temps à ramer, souvent contre le courant, forcément...

Mais à part essayer de flotter dignement sur ta planche - un conseil : oublie ta dignité quand tu débutes! - quand tu pratiques le surf, le but ultime c'est de se lever, non ? Ah bah là, j'ai plus que ramer aussi... et n'ai pas réussi plus d'une demi-seconde!
Sur le sable, j'ai compris le mouvement, je crois... mais sur l'eau, je l'ai jamais senti, même si c'était dans l'écume des vagues!
A défaut de m’être levée, j'ai réussi à surfer à genoux à une occasion – impose ton style! - et la sensation de se laisser porter par la vague (l'écume, OK, mais bien puissante) était déjà grisante. Alors si tu peux te lever, et t'attaquer à des vagues...
Et quand je sus allée admirer l'atardecer à Punta de Lobos, et que je voyais les quelques surfistas pratiquer, ça donne envie de persévérer pour peut être un jour y arriver :)

surfistas à l'affût de LA vague...
ça doit être le kif absolu... soupir rêveur...
en attendant je me contenterai de ça, c'est déjà bien ^^
hasta luego Los Morros de Punta de Lobos
Donc même si je pars un peu frustrée il faut l'avouer, je me dis que j'ai la théorie, et qu'il y a plus qu'à pratiquer, pratiquer, pratiquer... Si un jour j'ai l’occase de faire un autre WA sur la côte - en Uruguay?
Ça m'a fait réaliser que, même si j'ai commencé à aimer la montaña, je suis quelqu'un de la Mer avant tout. A défaut de surfer, et j'ai aimé être dans l'eau... mais vive la combinaison ! Parce qu’elle devait pas dépasser les 13-15° !

Bref, j'ai voulu tâter de la vague, j'ai ramé... et algun dia je retenterai !
On se quitte avec un atardecer depuis la Puntilla de Pichilemu...



adios Pichi!