Argentina – Iruya : sous le regard des condors, un village

Je profite de mon dia libre, pour partir vers le pueblo de Iruya, situé à 70km de Humahuaca, en plein cœur de la quebrada.

buenos dias Humahuaca
Rien que le voyage vaut le coup, sauf si t'es malade sur les routes de montaña parce que ça tourne bien et ça secoue, le genre de piste que je n'aurais pas aimé parcourir avec Qispy...






J'y suis allée avec Hernan, huésped du Giramundo et photographe amateur: l'occasion pour moi d'en (ré)apprendre pas mal. Et ça m'a vraiment donné envie de m'y mettre sérieusement : quand je rentre en France j'investis à nouveau dans un reflex et surtout je pratique !

Pour un dia libre ça n'a pas été de tout repos car on a bien marché, et vraiment expérimenté Iruya : beaucoup de turistas viennent jusqu'au pueblo en voiture de loc' (3h de voyage) et repartent de suite. C'est leur choix, mais honnêtement, il faut au moins passer une nuit pour s'imprégner de l’atmosphère du lieu.

Iruya, ça grimpe!

Un lieu improbable de part sa situation géographique : comment et pourquoi des gens sont venus s’installer ici, au fond d'une quebrada ?! Et que dire de ce qui vivent à San Isidro, et dans les autres pueblitos encore plus isolés ?!
C'est un mode de vie différent, et ça se voit que les gens sont heureux comme ça. En même temps vu le cadre :)

Après avoir douté de la possibilité d'atteindre le pueblo – bus qui tombe en panne, puis bus de dépannage qui choque une voiture – on arrive enfin. Histoire de se mettre en jambe on monte au mirador de la cruz



tu te rends compte de la hauteur quand tu vois les joueurs sur le terrain
Puis on enchaîne avec le mirador de los condores : apparemment ils sortent vers 16h... le chemin en zigzag se voit, mais pas plus que ça. on le trouve, on le suit... et on le subit car ça grimpe sec !!! Ca doit être dans les +300-500 m de dénivelé

ça a l'air si simple pour les biquettes!
Mais la récompense est là : vue surplombant Iruya et la quebrada colorée, et survol de quelques condors ! On a du en voir 3-4, dont 1 passé 2 fois à une vingtaine de mètres sur la gauche, et un autre à 5 mètres en contre bas !
Mais juste à ce moment ni Hernan ni moi n'avions l'appareil prêt à dégainer – crois-le ou non, mon appareil a décidé de tomber en panne jute à ce moment, aaaaaaaaaarrrrrrrrrgggggghhhhhhhh !!!!!!!

condoooooooooor!!!!!!!


photo Hernan
photo Hernan
Bon l'essentiel c'est de lavoir vu en vrai, que mon appareil semble fonctionner à nouveau – après avoir bataillé pendant 30 minutes - mais j'aurai bien voulu avoir une photo souvenir. Avec le canyon du Colca, c'est la 2e fois que je peux admirer ce géant des airs d'assez près : c'est impressionnant !

L'idée initiale était de rester au mirador pour prendre des photos des étoiles, car tu devines bien qu'ici la pollution lumineuse est minime. Malheureusement le ciel est voilé – ce qui donne un joli atardecer - mais Hernan réussit à en prendre quelques belles


Et en redescendant à la lumière de nos frontales, à un moment je lève la tête et le ciel paraît dégagé : c'est parti pour une autre session. J'étais ahurie devant la quantité de lumière que l’œil ne capte pas, mais l'appareil si quand la roche ressort ainsi!

photo Hernan
Le lendemain, départ très matinal – 7h30 – pour atteindre le bled de San Isidro, et pouvoir revenir pour choper le bus de retour à Humahuaca à 15h (ou à 13h idéalement).
Le réveil n'était pas facile, mais quand tu vois le jour se lever dans un tel cadre, et qu’en plus une petite dizaine de condors te saluent de là-haut ça vaut la peine :)



Et en plus, je m’imagine pas faire cette rando en plein cagnard : c'est pas de la pente très prononcée mais pour autant avec l'altitude – Iruya est à 2800 m snm, San Isidro à 2900 m snm – la fatigue de la veille, et de la rando aux señoritas 2 jours auparavant, c'est pas facile.

Mais le cadre est splendide, et les nombreuses traversées du rio sur les ponts de pierres improvisés sont sympas. En prime on a eu un compagnon de rando à 4 pattes, qu'on nommera Isidro, et qui nous suivra tout du long, aller et retour.

Isidro qui veut faire copain avec los burros, c'est pas gagné...



c'est une maison (pas bleue) accrochée à la colline
photo Hernan
On a vraiment senti passer la dernière montée pour atteindre le bled ! Partis à jeun, on prendra un bon desayuno au comedor de la familia Mamani, très sympa jusqu'à ce que je dise que j'étais française.... j'avais déjà oublié qu'on avait éliminé l’Argentina du mondial 2 jours auparavant ^^
note: ils peuvent être fiers, ils ont perdu contre les champions du monde!!!!!! :D

San Isidro, c'est là haut...
on l'a fait! (photo Hernan)


familia Mamani (photo Hernan)
"soy francesa"... qu'est-ce que j'ai pas dit?! (photo Hernan)
Sur les conseils de Pita, le chef de famille, au lieu de redescendre direct, on pousse un peu plus pour dar la vuelta, atteindre le cimetière et surplomber le bled.




Le retour sera plus facile car majoritairement en descente, sauf la derrière partie pour remonter à Iruya, où on aura forcé comme des malades pour choper le bus de 13h... sans succès ! C'est pas grave, on a pris le temps de discuter avec doña Jacinta, chez qui on a dormi, puis on s'est calés sur la place de Iruya. L'occaz d’observer les derniers condors au loin: je repars feliz car on en a vu plein et je ne m'y attendais pas du tout :),

doña Jacinta (photo Hernan)

En tout cas si tu passes par Humahuaca, et as du temps, file passer au moins une nuit à Iruya et/ou San Isidro, dépaysement garanti ;)

Argentina – Quebrada de las señoritas/Hornocal : quand la Pachamama met sa touche de couleur

Je profite d'un jour sans match de Mondial – je suis souvent scotchée devant la télé, jaja - et du peu de huéspedes pour aller faire une excursion au bled d'Uquia, à une quinzaine de km de Humahuaca (entre 13-15 pesos en bus, soit moins d'1€ l'aller-retour, au taux de change à l'heure où je t'écris) d’où part une caminata pour accéder à la quebrada de las señoritas.

cimetière d'Uquia

Accompagnée par Rafa, un autre voluntario brasileño - l'occasion de pratiquer un peu le portugais - c'est parti à l'assaut des anciens lits de rios, bordés de cactus gigantesques, pour aller s’émerveiller devant les trésors dont regorge la Pachamama.

vamos!



vise un peu les épines!!!!

La caminata principale t'emmène en face d'une falaise multicolore , qui se détache sur fond de ciel bleu : juste magnifique. Un bonne intro en attendant d’aller vers l'Hornocal (cf plus bas)...




Et si ni Rafa, ni moi en solo n'aurait osé s’aventurer au delà des senderos évidents, à 2, les curiosités combinées, font qu’on est allés partout où cela semblait possible: de canyon et grietas dont l'issue était inconnue à une session "escalade" improvisée. 
Résultat : 3h30 de rando, sans croiser personne à part quelques pajaritos, dans des décors surprenants, où tu te sens tout petit, face à la puissance de la nature.



ça aurait été cool de pouvoir escalader...
on a bien grimpé là: le lit du rio se situe au 2e plan, plus ou moins...
allez, on y va!

l'Homme tout petit face à la Nature
Qu’est que j'aurais voulu pouvoir voyager dans le temps pour voir à quoi cela ressemblait avec les rios et voir la puissance de l'eau façonner la roche





Et parfois l'eau n'est pas indispensable pour former des trésors visuels, comme j'ai pu m'en rendre compte en allant à l'Hornocal ou cerro de los 14 colores. Situé à 25 km de piste de Humahuaca, tu peux choper un des nombreux 4*4 qui attendant au niveau du pont, et te demandent dans les 250-270 pesos/pers.
Personnellement, j'ai profité de tomber sur Elsa, que j'avais connu comme volontaire au Marco Polo de Bariloche en mars, qui a atterri dans l'hostal/restau où je suis volontaire par pur hasard. Ayant loué une voiture avec son frère et un autre couple de français rencontrés en chemin, j'ai pu occupé la 5e place, et cela m'ait revenu à 10 pesos (tu payes 50 pesos/véhicule à l'entrée du site) :D

Mais avec le recul, je peux te dire que j'aurais pas regretter d'investir 250 pesos : pour moi si y a un seul truc à faire quand tu passes par Humahuaca, c'est l'Hornocal qui forcément m'a rappelé la Rainbow Mountain vers Cuzco ! Bon j'arrête mon blabla et te montre pourquoi:

tu comprends? ;)
rien que la route est sympa
Et si la vue est déjà pas mal depuis le parking, c'est vraiment top depuis le mirador en contre-bas. Alors attention, il faut savoir qu'on est à plus de 4000 m snm – 4350 m snm exactement – du coup faut y aller tranquilo. Et y a même un panneau qui t'avertit avant d'entreprendre la bajada... parce qu'il faudra la remonter, che! 
Moi, après plus de 2 ans à crapahuter sur le continent et après quelques belles ascensions, j'ai pas vraiment galéré :D

on t'aura prévenu!
Mais ça vaut l'effort, surtout quand y a personne : à part una familia de 4 et un couple (avec un foutu drone!!!) restés une dizaine de minutes on l'a eu pour nous seuls un buen rato :)


bien sur que je suis heureuse d'avoir vu ça!!!! :D
j'ai dû en prendre une bonne quinzaine de photos! ^^
c'est parti pour la remontée: allez Elsa!
Franchement je me rappelle mes cours de géologie au lycée, à lire les bouquins; j'espère qu'ici les profs ont l'idée d'emmener les gosses sur place parce que tout prend son sens direct, et de manière colorée ! :)