Barichara - Et sinon t'as fait quoi de tes journées?!

C'est une question légitime, je reconnais. Entre mes 2 activités 100% tourisme (posts précédents), j'ai quand même appris quelques trucs, même si je ne me suis pas sentie très utile...

Le lundi, c'est chasse aux fourmis
Lundi matin, Diego n'ayant pas d'idée pour m'occuper (à part une session de désherbage l'aprem, joie!), on est partis à la chasse aux fourmis... j'avais lu dans le lonely planet, qu'il fallait tester les fameuses hormigas culonas de Barichara  (après tout j'ai bien testé la mygale au Cambodge, alors une fourmi ça devrait passer).

 hormiga culona, fourmi au gros cul (disons clairement les choses)
Sauf que là au lieu d'aller les acheter toutes prêtes dans une boutique pour touristes (et certainement une petite fortune), on va tout faire nous-mêmes : de la chasse à la « dégustation » !
Première étape repérer une fourmilière :

la fourmilière c'est le gros tas de terre - un señor attend également
Deuxième étape : attendre qu'il fasse assez chaud pour ces demoiselles veuillent bien sortir de leur nid. Et là pas facile par qu'on se fait constamment assaillir par les d'autres fourmis, qui pincent à travers les vêtements, sans oublier la chaleur assommante :

celles-là sont les plus agressives!
Notre première et unique session de chasse allait se révéler nulle, jusqu'à ce qu'on décide à abandonner, et là devant la casa une dizaine de bestioles se sont laissées cueillir sans trop de difficulté. Du coup on repart pour un tour !
Et après une petite heure, on a réussi à en récolter quelques unes: pas de quoi faire un festin, mais au moins goûter :

notre récolte
Niveau préparation : faut leur couper la tête, enlever les ailes, puis tu les toastes à la poêle pendant un certain temps...



Tout ça c'est señor Diego qui s'en ait occupé (pendant que je désherbais), du coup j'ai pas plus d’info à te donner. Tout ce que je peux te dire c'est que j'ai chassé puis testé la hormiga culona de Barichara : ma foi, c'est ni bon, ni mauvais.... mais j'en ferai pas des folies.


Mercredi : ¡Camara grabando ! ¡Sonido grabando !
Du côté du señor Santiago, un de ses projets était la réalisation d'un court métrage au sein du colegio où il est profe de astronomia** quelques fois. Scénario : des élèves trouvent une iguane (qui se révélera être en fait un dinosaure – merci les effets spéciaux) et en font la mascotte du colegio après diverses péripéties.

Camillo et Santiago préparent le matos
Ce colegio n'est pas le collège au sens français: les élèves qui y sont accueillis ont de 2 ans (crèche quoi) jusqu'à 15-16 ans je crois (avant le bachillerato, le bac colombien). Mais surtout la principale différence avec un de nos collèges c'est que c'est un endroit d'éducation alternatif : ici pas de session de maths pendant 2h, suivi de 2h d’anglais, puis 3h de castellano. Non non non, ici les élèves apprennent à leur rythme, avec tout type de matériel éducatif/activité. 
Exemple : pendant que les 4-5 ans faisaient du sport, les 12-13 ans ont construit un petit pont en bois avec leur prof.


ce qui est à disposition des profs
à 10h c'est le goûter: les gosses font la queue sans qu'on leur demande
y a même des chèvres!

sur la droite, le pont construit le matin
pas mal comme cadre :) sinon dans quasi toutes les écoles, c'est uniforme
** C'est pas basé sur les pédagogies Montessori-Steiner-Frenet (si tu connais), mais l'idée est la même : laisser l'élève se développer à son rythme grâce à tout ce qui l'entoure, environnement comme camarades de classe (il y avait une jeune fille en fauteuil roulant par exemple).
La directrice n'était pas là de la semaine, c'est bien dommage car j'aurais adoré discuté avec elle pour en apprendre plus sur ce projet qui s'est construit petit à petit et continue à se développer. C'est clairement un endroit où j'aimerais être prof ! (oui c'est une de mes possibles évolutions, quand je reviendrai dans le monde du travail...)

Pour en revenir au court-métrage, l'objectif du jour était de finir les entrevistas avec les élèves, et de tourner la scène finale. Et là, tu réalises que tourner un film ça doit pas être facile, vu le nombre de prises nécessaires. En tout cas, même si je n'ai servi à rien (fait être honnête - j'ai tenu le réflecteur de lumière par moments, youhouuuu!) j'ai trouvé ça très marrant à observer :

il en faut du staff pour une entrevista
entrevista de Sebastian, un des fils de Santiago
quand les copains se joignent à la fête (et que c'était pas prévu)
Santiago donnant ses instructions
les chicos intrigués par le matos (de dos Nata, la femme de Santiago)
mise en place pour la scène finale
Jeudi : Luz Elena, la lumière de ma semaine
Grâce à une amie de Santiago et Natalia, le jeudi j'ai pu enfin me sentir un peu utile en allant aider une voisine, Luz Elena, à planter du maiz. Enfin je vais apprendre quelque chose ! Bon c'est pas sorcier :il faut un peu désherber (de nuevo!) avant de faire les huecos, où l'on enterre trois pepitas de maiz. Puis il faut d'attendre que ça pousse :

les pepitas qu'on va semer
le terrain  qu'il a fallu un peu désherber d'abord
hola la tortuga!

 3 pepitas dans un hueco
Elena posant avec un pied de 4 jours
On a dû semer une vingtaine de « pieds », c'est un bon début. Ensuite le soleil et la chaleur nous ont forcées à changer d'activité : place à la préparation d'un délicieux almuerzo tipico (ensalada, patacones, papas criollas, carne, guacamole, jugo de guanabana). c’était super rico ! Et j'ai même eu l'occasion de rencontrer les 3 enfants d'Elena : l'aîné travaille dans un atelier mécanique, les 2 autres sont au lycée et passent le bachillerato cette année 

miam miam :D
L'aprem je pensais qu'on continuerait à semer, mais la señora Elena, m'a fait découvrir un truc tout simplement incroyable : la fundacion escuela taller de Barichara. C'est un endroit où des ateliers variés, en rapport avec la culture locale, sont proposés aux habitants du coin, pour apprendre auprès de vrais profs, et ce de façon ENTIEREMENT GRATUITE !!!! Oui, oui, oui tu lis bien, GRATOS/FREE/GRATIS !!!
Grâce à Elena, j'ai découvert la conception de sombreros en nacuma (une plante du coin), mais tu peux apprendre la musique, la poterie, la couture (avec machine à coudre), la cuisine, la gestion d'un restaurant, la joaillerie... Et les moyens mis à disposition n'ont rien à envier à quelque centre de formation que ce soit :

atelier couture
la cuisine, on se croirait dans un restau!
Apparemment il existe une dizaine de escuela taller en Colombie, dans les endroits les plus touristiques (Bogota, Barichara, Popayan, Cartagena...): j'espère pouvoir en visiter un autre d'ici la fin de mon périple colombien.
Ce genre d'initiative devrait être diffusé plus largement !

Pour en revenir à la conception des sombreros, j'ai eu beau regarder pendant des heures, j'ai toujours pas pigé le truc pour faire la maille :
un sombrero en cours de conception
le nacuma à l'état brut
la maille qui restera un mystère pour moi...
et pourtant j'ai regardé dans tous les sens!

Autant les élèves (tous super sympas, ambiance décontractée) galèrent et appellent la profe régulièrement au secours, autant quand tu regardes la profe en question se mettre à l’œuvre c'est impressionnant (j'ai fait une mini-vidéo mais la connec que j'utilise n'est pas assez puissante pour la charger... ou dans 3 jours j'y suis encore!):

Elena en plein tissage
Emelson, le seul gars de l'atelier
la profe rattrapant un défaut sur le sombrero d'Elena
En même temps ça fait 3 ans qu'elle enseigne, et elle a appris la technique auprès d'une abuela pendant 8 ans !

Après cette pause culturelle, retour à la casa d'Elena où j'ai l'occasion de rencontrer son mari cette fois. Il travaille dans une finca du coin, il plante également du maiz, sauf qu'on n'est pas dans la même catégorie : à 4, ils ont planté 7500 pieds dans la journée (et sans machine) ! Ok...

En tout cas, je suis plus que reconnaissante envers Elena pour avoir partagé sa journée avec moi, m'avoir accueillie comme elle l'a fait, c'était super chevere !!! Si je repasse un jour à Barichara, je passerai la saluer c'est sûr. Et elle m'a même dit que si des amis venaient, elle serait prête à les accueillir, alors t'attends quoi ? ;)

avec Elena, dans sa casa

4 commentaires:

  1. C'est pas juste !! Pourquoi tu réserves la photo où tu manges les fourmis à ceux qui ont facebook. Bah j'espère que qq1 de gentil m'en verra 1 capture d'écran ( n'est-ce pas Elo??)

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    1. Message reçu Nicole ;)

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    2. blog mis à jour Mum! toi aussi tu peux me voir manger des fourmis ;)

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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allez laisse un ptit comm !