Finca Zuansinca - au travail!

¡Buenos dias chico ! ¿Qué tal ?
Aujourd'hui tu vas un peu voir comment j'ai occupé mes journées à la finca Zuansinca, quand je ne rédigeais pas ce blog et quand c'était pas repos « forcé ». En fait, j'ai fait peu (pour pas dire pas du tout) de trucs directement liés à l'exploitation de la ferme, plutôt des activités générant des revenus pour William...

Dès le premier soir j'ai eu droit à l'atelier « hidrodestillacion de aceite esencial de naranja ». Et là, ce qui me reste d'âme d’ingénieure process a été plus qu'intéressé par le montage artisanal notamment la partie chauffage (cocina cohete):

montage artisanal, donc... :)

lo siento, je suis pas une pro du dessin...
La partie chauffage consiste à charger le bidon du bas avec de la sciure de bois très fine (aserrin), qu'il faut ensuite bien compacter (à coup de petits sauts) autour d'une cheminée verticale centrale afin d'assurer une combustion totale et surtout qui s'auto-entretient toute la nuit.

jump!jump!jump!
Ensuite tu allumes ton feu au bas du bidon, et quelques minutes plus tard t'as une super flamme, comme à la sortie d'un réacteur, qui va durer plusieurs heures. Et quand tu sais que « cohete » ça veut dire « fusée », tout s'explique :)
A chaque distillation, j'étais hypnotisée par cette flamme super puissante (oui, je dois avoir un côté légèrement pyromane...)

Pour le reste : le bidon au-dessus du système cohete, tu le charges à fond avec les écorces d'orange (récupérées chez un vendeur de jugos) et quelques feuilles de mandarinier afin de filtrer un peu, et ça roule tout seul. Bon le mieux c'est de voir en direct, pas facile de décrire :\ 
En tout cas ça donne des résultats, entre 50 et 100 mL, selon la quantité de matière à distiller chargée (et à 10 000 COP les 10 mL, c'est plutôt pas mal):

l'aceite esencial c'est la partie foncée (à cause du cuivre)
mise en flacons
 Avec un montage similaire, on a aussi distillé de l'alcohol (pas pour boire, mais faire macérer de la marijuana pendant 1 mois et ensuite en faire de la pommade, par exemple**), du pino, et de la citronella - pour faire un répulsif efficace contre ces satanés mosquitos ? - dont il a fallu d'abord récolter les feuilles pendant 3h dans le jardin (joie!).

cannabis en pleine macération dans de l'alcool maison
** en Colombie ça fait 6 mois que c'est légal, et donc que tu peux cultiver jusqu'à 20 plants en tu casa, no problema. Ici c'est le côté plante médicinale qui est pris en compte, les colombiens ont tout compris:)
j'ai eu droit à mon petit échantillon de pommade, je te dirai ce que ça vaut contre les courbatures...

Je pensais que dès le samedi y aurait plein de trucs à faire (vue l' étendue de la finca) mais non. J'ai même dû insister pour savoir si le lendemain il voulait pas qu'on lance quelque chose, tellement il a de projets en tête à développer.
Du coup ça a été désherbage d'un lote dès le dimanche matin à 7h (et rebelote le lundi puis le vendredi suivant), j'aurais dû me taire...

dimanche matin, 6h

lundi matin, 11h

Et je peux te dire que maintenant je comprends pourquoi los campesinos se lèvent à l'aube et travaillent muy temprano : parce que dès 8h du mat', il fait une chaleur intenable !!!
Et n'oublie pas que jusqu’au mercredi, j'avais pas droit à la douche après... mais heureusement, il y a un hamac à l'ombre pour me remettre des efforts fournis : 

mon endroit préféré :D
Les mardis matins c'était clase de jardinage avec quelques voisins et une prof de l'université de Bucaramanga: 
savez-vous planter...?

Le thème du jour était l'application d'un « raizador » (je kiffe le nom) à base de jus de lentilles - tu fais tremper tes lentilles crues pendant au moins 4 jours, et tu récupères le jus dans lequel tu plonges ta bouture avant de la mettre en terre - qui est donc sensé aider à la repousse des racines en une vingtaine de jours.
Ensuite, un second prof est venu pour un cours de « commercialisation »:c'était très intéressant, du moins ce que j'en ai compris parce qu'il avait un sacré débit et n'articulait pas forcément (merci le tableau):
note bien tout!
Ou le 2e mardi William a un peu expliqué ce qu'on pouvait faire à partir des plantes puis place à la distillation de citronnelle.


Un autre jour on est partis récolter des algarrobos : ce sont des genres de cosses qui une fois à maturité tombent de leur arbre . Et je peux te dire que vu la solidité du truc, vaut mieux pas que ça te tombe sur la tête.
En 2h, on a rempli 3 gros sacs : ¡bueno! Sauf quand tu dois pousser la brouette jusqu'à la ferme (j'ai essayé sur 500 m ^^)


Au passage, la majorité de notre récolte s'est faite sur des chemins de terre, donc des lieux publics, mais une partie s'est fait en passant outre des barbelés délimitant des propriétés « privées ». Mais William m'a assuré que c'était pas prohibido, entre voisins ils sont amis...

Bueno, retour à nos 3 sacs : l'histoire continue ! Les cosses en tant que telles c'est pas ce que vend William, donc ensuite on a dû les casser pour récolter la « pulpe » : ça ressemble à une petite quenelle de pollen – heureusement que je ne suis pas allergique !
Et là c'était muy divertido : on a fait ça à coup de pierre – ils devaient s'éclater les hommes de cromagnon - et dès le début j'ai cassé ma pierre sur un haricot (petit mais costaud !)

poste de travail


avant... (les 2 morceaux de pierre en haut, c'était une partie de ma première pierre!)
après!!!!
tadaaaaaaa!!!!!
Bilan de la récolte : 20 kg de « pulpe » :)


Et c'est tellement divertido que le lundi suivant, on est partis en récolter encore 3 bons sacs, et pendant 4h JE me suis tapée le cassage de toute la récolte. Mais musique de rigueur dans les oreilles c'est passé tout seul :)
Et c'est pas fini, mon histoire avec les algarrobos ! Puisque son client paye au kilo de pulpe, ce serait bien de retirer les graines qui sont contenues dans chaque petite quenelle. Et oui, les 20 kg récoltés la première fois, c'était 20 kg de pulpe+graines.

Bon bah là, c'est plus divertido du tout les algarrobos ! Parce que c'est une sacrée galère à dépiauter à coup de couteau, graine par graine... 

graine entourée de pulpe...
graine "nettoyée" du mieux possible au couteau
Malin le William, il s'était absenté le we - oui, j'ai eu la finca pour moi toute seule, je t'ai attendu pour faire la méga teuf, mais t'es pas venu, tant pis – du coup c'est Bibi qui allait se les dépiauter les 20 kg. Je pensais naïvement que ça allait se faire facile, mais mon bilan après quasi 7h de boulot n'était pas très encourageant: je ne pense pas avoir nettoyé 2kg de graines...

7h pour ça???? virée!!!!
Alors en attendant que William invente un système plus performant, j'ai continué à l'ancienne pendant 4h le mercredi... mais le jeudi il a décrété qu'on dépiauterait grossièrement les graines, pour déjà récolter un peu de pulpe qu'il puisse vendre, et ensuite « on » nettoierait mieux les graines pour récolter encore quelques grammes supplémentaires. Alors je sais pas qui représente ce « on », mais pas moi en tout cas, et je souhaite bien du courage au prochain volontaire à la finca !
Donc, rebelote pour 6h (toujours en musique!) : je peux te dire que rester assise aussi longtemps, c'est pas cool, du coup j'ai un peu bougé :



Cette fois le dépiautage grossier a donné quelque chose d'encourageant : pour 4 kg de graines dépiautées (seau), j'ai récolté quasi 2,5 kg de pulpe (sac) !!!

fin!!!!!
Apparemment cette pulpe, l'ami de William va en faire une liqueur : j'aurai pas l'occasion de goûter, mais je peux te dire que les algarrobos m'ont bien saoulée !!! ^^

Sinon à plusieurs reprises, j'étais censée donner un « cours » d'anglais aux enfants d'une voisine. Apparemment dès qu'il y a des volontaires à Zuansinca, elle demande à ce qu'on les aide un peu pour améliorer leur anglais. Entonces, why not ?
Au final they didn't show up, es una lastima (et c'est pas comme s'ils m'avaient posé un lapin 4 fois!) : je ne saurai pas ce que je vaux en « prof » d'anglais pour élèves hispanophones.
Je pense que ça aurait été marrant vu notre première rencontre : entre moi qui balbutiais seulement quelques mots d'espagnol et dont l’oreille n'était pas encore assez affûtée pour comprendre tout ce qu'on me disait (les colombiens sont très sympa, mais j'ai l'impression qu'ils oublient vite qu'on n'a pas le même niveau d'espagnol), et des colombiens ayant des difficultés à prononcer certains mots.


Bref, j'ai pas appris grand chose sur l'exploitation d'une finca agro-ecologica – et je sais pas comment William compte développer tous ses projets s'il bosse si peu sur la finca... - mais j'ai quand même appris des trucs utiles, comme faire des arepas y otras recetas muy ricas(passe quand tu veux à la maison, quand je reviens en France...).

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