Uruguay – Atlantida, entre prison dorée et grande liberté

Le premier volontariat que j'ai repéré dans la zone, bien que basé sur un projet intéressant – permaculture sur 45 hectares ! - ne s'est pas si bien passé pour moi. 
Je n'ai pas pu m'adapter au rythme/à la rigueur des hôtes allemands. Ou j'aurais pu, mais après 2 ans en America del Sur, je suis beaucoup plus relax – tout le contraire de là-bas, selon mon ressenti - et puis c'est un volontariat donc si cela ne me plaît pas, j'ai rien signé, et chau !

J'étais étonnée quand Uta et Fred, les hôtes, me disaient que certains volontaires revenaient enchantés, 2-3 fois voire plus... en écoutant bien, j'ai cru comprendre que la majorité étaient allemands ! La rigueur c'est sûr que c'est clé pour mener à bien leur projet (fou) qu'est Isla Verde, mais bon quand tout est chronométré, jusqu'aux repas, et que le moindre changement, la moindre manière différente de faire les choses perturbe, moi je peux pas. Pour moi – et cela n'engage que moi, attention – ce lieu est une prison dorée...

J'y ai quand même connu une volontaire des US très sympa, Michelle, qui elle a su s'adapter (elle a vécu quelques mois en Allemagne...) y est restée 5 semaines ! Et pendant quelques jours j'ai pu manger muy rico, muy sano car 100% végétarien et casero avec ce qui pousse sur place.

en train d'extraire le jus de canne à sucre avec Fred
avec Michelle
Par chance, quand j’avais contacté plusieurs lieux de potentiel workaway, les 3 m'avaient dit OK, j'avais le choix.
Donc, j'ai rejoint la Chacra Holandesa, plus tôt que prévu, située à quelques kilomètres de Isla verde. Oui tu l'as compris, cette fois mes hôtes seront hollandais, Marieke et Jan – à croire que beaucoup de germanophones ont choisi l’Uruguay comme terre d'adoption ?
Et que ce soit culturel – Allemagne vs Hollande ? – ou parce que Marieke et Jan se mêlent aux uruguayos, sont ouverts d'esprit et cool, j'ai ressenti la différence al toque ! Et mon premier week-end en leur compagnie m'a confirmé que j'avais fait le bon choix de quitter Uta et Fred.

Non seulement pour le climat relax – asado, « wine time » quotidien, les ballades avec les 3 chiens Peluche, Pipa et Campero, Bessie la "poule-chien"... - les gens rencontrés (et ça, ça mérite un peu plus de détails, cf plus bas), et les tâches que j'avais. 

asado, pour mon anniv :D
Bessie, toujours dans des lieux improbables!
Quand je ne coupais pas le pasto à coup de débroussailleuse – je maîtrise maintenant, si t'as besoin pour ton jardin ;) - j'ai pu vraiment tâter du doigt la construction : pas la « bio » en terre certes, celle avec du ciment et des briques. Mais qu'est ce que c'est intéressant ! Et avant de se lancer dans la bioconstruction, ça peut être utile d'avoir des bases de construction classique.

Jan en connaît un rayon dans ce domaine, de par son ancien job et du fait qu'ils ont construit seuls leur maison avec Marieke, et possède un monton d'outils -le rêve pour tout (apprenti) bricoleur ! Donc il peut (et sait) tout faire. Au programme : construire un baño extra pour l'été car ils reçoivent pas mal de voyageurs.

Mon appareil photo ayant décidé de me lâcher subitement et sans raison – obsolescence programmée, serait-ce toi ? - je n'ai pas pu prendre toutes les photos que j'aurais voulu pour te monter tout ce que j'ai appris et ce à quoi j'ai participé. 
Mais j'ai appris à faire le mortier (les proportions, le reste c'est la machine qui le fait), et surtout à poser des briques (pas si évident), à les couper à la meuleuse, et surtout à faire les finitions esthétiques pour de belles briques apparentes (ça j'en suis vraiment contente). Sans oublier tous les petits détails essentiels pour « préparer » la zone de travail et que cela soit facile et précis par la suite. Jan a pris quelques photos que voilà et moi j'ai pas mal noté dans mon cuadernito :)

avant (regarde la partie haute du mur)
après! tu vois la différence? :)
je l'ai même fait (en galérant) juste sous le toit!
j'ai également aider Jan pour l'installation du réseau d'eau

Et puis j'ai poursuivi dans la pratique de la carpinteria un peu, en ajoutant mon panneau indiquant où se situe la France à la collection existante, puisque qu’il n'y en avait pas. Et je suis plutôt fière du résultat :D

10606 km me séparaient de Marseille :)
Je reviens donc sur les personnes rencontrées dans cette joyeuse chacra. Outre leurs amis uruguayos et européens, et les volontaires, Marieke et Jan reçoivent beaucoup de voyageurs, que ce soit par l’intermédiaire de AirBnb, iOverland, Hotshower... Et comme leur terrain est grand en été ils ont eu jusqu’à une bonne vingtaine de campeurs ! D'où la nécessité du baño extra :)
C'est une manière de gagner quelques pesos, tout en évitant la routine grâce aux visites plus ou moins longues qu’ils reçoivent. Et par exemple, pendant mon séjour, j'ai connu :
- Matthew et son père Steve, d'Angleterre, 
- Claudia et Martin de Suisse.

Les 2 "couples" ayant des histoires géniales, que je te résume :
- Matthew, a traversé les Amériques, de New York jusqu'en Uruguay en passant par Ushuaïa, au volant d'un Land Rover qu'il a lui-même retapé et adapté à l'aventure. Et après avoir parcouru plus de 42000 km, en grande partie avec 2 amis déjà rentrés en Angleterre, il chasse désormais les vieux Land Rover (années 50) pour les acheter, les exporter chez lui, les retaper et les revendre à prix d'or car la demande existe apparemment. Je précise que ce cher Matthew n'a que.. 19 ans ! Et 18 quand il a commencé cette aventure ! 
Mais vu la jeunesse qu'il a eu, cela ne m'étonne pas. Plusieurs fois je lui ai dit que je suis sure qu'un jour quelqu’un écrira un bouquin sur lui – je me suis même proposée pour ses 19 premières années! jaja – mais il reste très humble par rapport à tout ce qu'il a vécu : le tact à la british ? :) 
Son papa Steve est venu le rejoindre dernièrement pour l'épauler dans la partie "business" -chercher et acheter les véhicules et/ou pièces détachées - ayant fait la même chose quelques années auparavant. Mais c'était sans compter sur la lenteur de la bureaucratie uruguaya: Matthew était là depuis déjà 2 mois!  
- Claudia et Martin, cela fait 5 ans qu'ils sillonnent les continents au volant d’un combi Volkswagen !!! Et c’était la 3e fois qu'ils venaient à la chacra holandesa, et cette fois, l'objectif était de préparer Lenny – le combi – pour le voyage en cargo direction l'Europe. 
Ils sont commencé par l'Europe du nord, et puis ont traversé l'Atlantique pour parcourir également pas mal des Amériques. Et Martin étant photographe, ce trip lui permet de s’éclater tout en gagnant quelques pesos grâce à ses photos. 
Tiens, pour te donner une idée la première photo de cet article de Nat Géo (rien que ça!), dans le salar de Uyuni , c'est la sienne...


J'aurais voulu mitrailler Lenny qui était super-méga bien équipé pour le jour où je me lancerai peut-être dans ce genre d'aventure... Un investissement conséquent mais choisi qui  a permis à Claudia et Martin de pouvoir voyager très confortablement dans des recoins pas si hospitaliers par moments.

Bref, une toute autre ambiance et un très bon volontariat, et même quelques idées pour mon futur chez moi... :D

Martin et Claudia à g., Marieke et Jan à d., Matthew et Steve au fond

1 commentaire:

  1. Salut Jojo, c'est bien de te voir t'épanouir sa s ton choix de vie profondement humain.. Te reverra-t-on un jour à Marseille ? Bisous anises !!!

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allez laisse un ptit comm !