Popayan – mi casa es su casa

Si on emploie très facilement cette expression avec des amis, les colombiens lui donne tout son sens même avec les viajeros qu'ils ne connaissent pas ! Depuis mon arrivée j'ai pu me rendre compte de leur amabilité/générosité/gentillesse, et docteur don Carlos me l'a encore prouvé.

J'étais déjà reconnaissante pour son aide plus que précieuse dans ma guérison rapide, mais il a tenu absolument à ce que je vienne rencontrer sa sœur (Carmen) à leur casa, histoire de prendre un chocolatico (j'aime pas le café...) : non seulement il me guérit, mais en plus il m’invite !

Après avoir savouré le chocolatico - accompagné d'arepas, pandebonos et buñuelos, miam miam ! - j'ai rencontré un des neveux, Victor, et quand j'ai dit que je devais retirer des pesos, il m'a accompagnée jusqu’au distributeur. Et le plus proche étant HS, il m'a emmenée jusqu'au terminal de transportes, à 15 bonnes minutes de marche !

De retour à la casa, quand j'ai dit à Carmen, que j'avais besoin de faire quelques courses, elle n'a pas trouvé mieux que de m'accompagner, alors qu'elle aurait pu simplement m'expliquer où aller.
C'est donc en sa compagnie que j'ai pu acheter tout ce dont j'avais besoin, après avoir déambulé pendant une bonne heure, histoire de trouver les meilleures affaires.
Non seulement j'ai pu faire de sacrées économies, mais j'ai aussi pu connaître l'autre centre commercial de Popayan, celui constitué par les nombreuses tiendas du quartier la Esmeralda, coin que je n'aurais jamais arpenté seule: une véritable immersion culturelle :)

Et pour couronner le tout, puisque c'était l'heure de l'almuerzo,  j'ai été évidemment conviée à rester. Au menu, une délicieuse sopa de arepas, accompagnée de arroz, de pollo et de platano. J'ai quand même réussi à faire la vaisselle en guise de (maigre) remerciement !
Bref, ce qui devait être une simple invitation – mais déjà énorme – s'est transformé en demi-journée (de 9h à 15h) muy chévere, grâce au doc don Carlos, mais surtout sa sœur Carmen !

Carmen, le doc et un cousin
Bon je te relate cette invitation en particulier, mais sache que si tu viens découvrir la Colombie, avec la volonté d'aller à la rencontre de ses habitants, tu auras certainement l'occasion de te sentir chez toi et accueilli(e) comme un(e) prince(sse), à plusieurs reprises.
Parce que moi ça a été le cas Socorro (chez William), à Barichara (chez Santi et Nata, chez Elena), à Cantabara (chez Antonio et Rosita, et tous leurs vecinos), à Cepita (chez la profe Mariana), à Cali (chez Cecilia et Oscar) et à Popayan donc (en comptant mon passage chez mama Gloria et Martin) : que chévere ! 


PS : j'étais super contente d’enfin pouvoir sortir de la finca, après 10 jours à être restée cloîtrée. Et si je craignais le soleil, pas de soucis, je me suis pris une super douche en sortant de la buseta: les 200m pour rentrer à la finca ont suffi à me rincer, ce qui a bien fait rire Gloria ^^

pas besoin de prendre la douche!

Popayan – bienvenidos chez mama Gloria !

Au départ je ne prévoyais pas de rester très longtemps à Popayan, juste une étape avant de continuer ma route vers le sud. Mais à cause de ma connerie (cf post précédent), j'ai été bloquée 20 jours dans le bled de Alto Puelenje, dans la finca de la señora Gloria. Et je crois que je m'en rappellerai un long moment !

Au départ j'ai été en contact avec Damian, le fils de Gloria, un des rares colombiens (le 2e en fait) à m'avoir répondu suite à mes demandes sur les sites Workaway et Couchsurfing. Dès le samedi il partait sur Cali pour y travailler pendant 3 mois, autant te dire que je n'ai pas eu le temps de le connaître... c'est donc avec Gloria et son compagnon, Martin, que je suis restée.
Sans oublier tous les animalitos : les 6 perros, les 2 gatos et leurs 4 gaticos, et la quinzaine de gallinas ! Gloria c'est un peu la BB locale :)

Allez, je te montre « ma » casa :

la casa, plus de 100 ans et toujours debout malgré le terremoto de 1983!
ma chambre, là où j'ai passé le plus clair de mon temps, à l'abri du soleil!


l'autre cuisine, au feu de bois
les toilettes (le seau c'est la chasse d'eau...)
salle de bain, avec la douche et la machine à laver (à l'ancienne)
Et côté animaux à poils/à plumes :

Onix, 3 mois, mi favorito :D
Mateo, el celoso
Negro et Elena, los golosos
Martina, adoptée 3 jours après mon arrivée
Bruno, el ciego
Garfield et Nieve, plus golosos que Negro et Elena!
j'étais fan des yeux de Nieve!
2 des 4 gaticos, pas si calmes d'habitude!
les gallinas en train de picorer
Je sais pas toi, mais moi c’était le première fois que je voyais des poules dormir sur un arbre... 


Et c'était pas leur seule particularité: outre se balader (et chier) de partout, elles avaient l'habitude (agréable...) de commencer à s'exprimer dès 3h-4h du mat' !!! Et comme entre les 3 coqs, c'est un peu qui a la plus grosse … voix (les mâles, je te jure), vas-y que ça renchérit dès qu'y en a un qui chante !
Je peux te dire que ma première nuit entre les gallinas, les perros qui répondent aux aboiements de leurs copains, les gaticos qui s'amusent au dessus de ma tête, difficile de dormir...

Bref, Gloria elle n'a pas un cœur gros comme ça que pour nos amis les bêtes, et j'ai eu l'immense chance d'en profiter directement ! Et oui, dès le lendemain de ma bêtise, elle et Martin ont été aux petits soins avec moi, et elle m'a même accompagnée à la clinica après son boulot, alors qu'elle s'était levée à 5h du mat (une véritable maman de substitution).
Et malgré mon incapacité à faire quoique ce soit pendant la majorité de mon séjour, elle n'a cessé de me répéter que le plus important c'était que je récupère, et qu'elle était déjà très contente que je sois là pour garder la finca, et être la niñera des perros, surtout de Onix : un pur pastor aleman de 3 mois, ça peut faire des jaloux...

Bon, mais même si j’avais pas déconné avec le soleil, j'aurais pas pu faire beaucoup plus que du désherbage et de l'arrosage, car j'ai été tout le temps toute seule, tous les jours :s

imagine qu'avant il y avait un parterre de mauvaises herbes...
... j'ai quand même bien bossé! ^^
la huerta où poussent carottes, betteraves, coriandre, laitues....
Du coup, malgré tous les projets qu'elle a en tête pour améliorer sa finca, sans connaissance en construction, lombriculture et autres, difficile d'être d'une grande aide ! Sans parler de tout le potentiel des arbres fruitiers: les nombreuses guayabas (picorées par les poules à défaut d'être ramassées), les aguacates, les platanos, les guanabanas (en jus, avec du lait, c'est exquis), les mandarinas...

la casita en bois que Gloria veut finir pour accueillir les futurs volontaires/couchsurfers
future parcelle de culture
futurs lombricomposteurs
et la propriété s'étend encore loin!
Sinon, il se trouve que la señora Gloria est cuisinière, et elle adore ça. Du coup, parfois elle prépare des plats pour des occasions spéciales, et j'ai pu l'aider à préparer un repas à base de pollo relleno (poulet farci, avec une sauce aux champignons de folie), arroz rojo (riz aux poivrons), ensalada de repollo/piña (si t'aimes pas le sucré-salé, c’est pas pour toi):

Gloria en train de farcir le pollo
et c'est parti pour une cuisson toute la nuit
Bueno, malgré leur compréhension vis-à-vis de mon incapacité à aider, je me sentais franchement mal auprès de Gloria et Martin, et tenais absolument à les remercier. Donc en plus d'avoir racheté une paire de draps et une camisa – que j'avais dégueulassés avec l'aloe vera – j'ai tenu à les inviter au restaurant, celui qu'ils voulaient. Du coup direction La Cosecha Parrillada, très bon restau où tu en as pour tes pesos (prévois un pantalon large!) :

de g. à d.: chuleta de cerdo pour Martin (son plat favori), cordon blue pour moi, filet mignon pour Gloria
Ils m'ont confié plus tard qu'ils n'y allaient que pour les occasions spéciales – ce qui m'a fait d'autant plus plaisir – et explique pourquoi ils s'étaient mis sur leur 31 (et moi, bah j'avais pas grand chose dans ma garde-robe pour faire habillée....) :

Ensuite, histoire de digérer un peu, on est allés se balader dans un coin de Popayan que je n'avais pas visité : El Morro, où trône une statue à l’effigie de Belalcazar, fondateur de la ciudad. 

passage par el rincon payanes, réplique de Popayan
au sommet du morro, lieu de sortie dominical favori des payanés vu le monde qu'il y avait!
Cet avant dernier jour avec mes hôtes a été une super manière de clôturer mon séjour chez eux. Mais autant te dire que la session au-revoir du lendemain a été plutôt difficile ! Contente d'enfin bouger de Popayan, mais triste de les quitter, eux qui ont été si généreux avec moi !

une dernière pose avec Onix (Martin porte la chemise que je lui ai offerte :) )
Dire que je croyais que Popayan serait juste une étape sans intérêt... clairement j'en garderai un souvenir très fort, grâce à mama Gloria !
Et si tu passes par la ciudad blanca, je t'invite vivement à contacter la familia Salazar via Couchsurfing ou Workaway  ;)

Popayan – plein le dos !

Tu ne le réalises certainement pas, mais ton dos est impliqué dans TOUS tes mouvements du quotidien !
Ok, mais c'est quoi le rapport avec mon trip... à l'heure où je rédige ce post (le 21/06), tout !

Miercoles 15 de Junio, 2016 – Popayan
Alors que je désherbais depuis un petit moment sous le soleil colombien, j'ai décidé – quelle connerie j'ai pas faite, je te jure !!!! - de tomber la camiseta, histoire d'avoir moins chaud - et je l'avoue, d'un peu bronzer...

Évidemment, entre mon application à la tâche, la petite brise et les quelques nuages qui passaient parfois, je me suis pas méfiée... Tu devines où je veux en venir?! Coup de soleil! Mais pas n'importe lequel: certainement le pire de ma vie, et je dis pas ça parce que je suis marseillaise – paraîtrait qu'on exagère souvent...

Alors pas de photo parce que c'était très très moche – j'en ai une juste pour le « souvenir » - mais dis toi que mon dos était rouge de chez rouge, super caliente, avec en prime une ligne de cloques ...brrrrr!

Au départ, j'ai décidé de miser sur les remèdes naturels : aloe vera, histoire d'hydrater. Après avoir passé TOUT mon tube de gel, on a utilisé directement des branches d'aloe vera, que cultivent les finqueros chez qui je suis.
Ça fait un bien de malade quand tu l'appliques, c'est frais, total bonheur... MAIS quand ça sèche, bah ça arrache la peau au moindre mouvement (bouger un bras, te lever, marcher, t'allonger...tout!) ! Et ça c'est pas total bonheur du tout !!!

Du coup après 2 nuits sans vraiment bien dormir, et une peau sèche de chez sèche malgré l'aloe – avec des tiraillements atroces dans tout le dos - j'ai décidé - c'est même pas ma môman qui m'a dit d'y aller - de passer à la clinique, voir s'ils pouvaient m'offrir mieux.
Si tu me connais, tu sais que je suis pas une petite nature, donc si j'ai voulu m'y rendre c'est que je douillais vraiment beaucoup :s

Verdict : brûlure au second degré !!!!
Et à voir les gueules des différents infirmier-e-s et docteurs, ça devait vraiment être très moche... comme si on m'avait jeté une casserole d'eau bouillante! Pourtant ce n'est que le soleil... mais quand tu sais que Popayan se situe à 1760m d'altitude, ça peut expliquer des trucs.
Du coup perfu, application d'une crème – 3 tubes y sont passés – et là j'ai douillé sa race, j'en ai pleuré, imagine !

mon pass VIP
Après ce petit passage inopiné aux urgencias de la Clinica la Estancia – je teste vraiment tous les lieux de Colombie – on m'a laissée sortir, mais comment je fais moi pour me faire les soins quotidiens ?! 
Parce que c'est tout mon dos dont il s'agit, et je ne suis pas Elastigirl... Et même si jusqu'à présent Gloria et Martin (mes hôtes) se sont super bien occupés de moi, je vais pas continuer à leur imposer de me soigner.

Du coup, depuis ce dimanche (le 19/06), c'est visite quotidienne du docteur Don Carlos – 45 ans de métier, je crois que la retraite en Colombie ça existe pas... - super patient et doux, mais qui fait un travail miraculeux. C'est pas compliqué, depuis hier plus de douleur atroce au moindre mouvement, je peux faire tout ce que je veux quasiment (à part dormir sur le dos, m'appuyer sur un dossier). 
Mais je me dis que la semaine prochaine, je pourrai enfin continuer ma route, avec mon sac sur le dos (je redoute un peu le moment quand même) ....

Bref, la prochaine fois je dirai que le désherbage ça me plaît pas, plutôt que de m'infliger tout ça. Parce que, outre la douleur, ça fait quasi 1 semaine que je ne peux RIEN faire du tout , super chiant - mais ça fait partie de ma punition ^^

Alors ne me plains pas (je l'ai bien mérité, j'ai été estupida, idiota, tonta, tout ce que tu veux), ne me fais pas la leçon non plus (j'ai compris mon erreur, crois-moi), mais surtout ne t'avise pas de me dire que je ne suis pas bronzée alors que je suis en Amérique du sud ! Les tentatives de bronzage c'est fini, et si je dois rentrer plus blanche que quand je suis partie de France, bah tant pis ! :D

Popayan – la ciudad blanca

J'avais entendu dire de Popayan, capitale du Cauca - à ne pas confondre avec Valle del Cauca, dont la capitale est Cali (fin de la minute culturelle) – que c'était la « ville blanche ». Mais c'est pas flagrant quand tu débarques au terminal de transportes, qui se situe dans un centre-ville colombien plus qu'ordinaire...
En revanche dès que tu vas dans le centro historico, tu comprends tout à fait : toutes les façades sont – je te laisse deviner... - blanches !



Sans mapa, j'ai décidé de me repérer grâce aux iglesias; et oui, pas croyante pour un sou, mais je dois reconnaître que ça aide bien pour visiter, puisqu'il y en a plusieurs dans les calles/carreras autour du Parque Caldas, la plaza central de Popayan.
En plus c'était dimanche 10h30-11h, l'heure de la messe, et j'ai même croisé des nonnes, quelle bénédiction ^^
 


Allez, je t'emmène errer dans les rues du centro de Popayan :

parque Caldas
Francisco José de Caldas, héros de l'indépendance
basilica nuestra señora de la asuncion
c'est aussi la place des pigeons!
iglesia san josé
on va à celle du fond, chiche? :)
et voilà: el santuario de belen...
... qui domine la ciudad
iglesia san francisco
iglesia santo domingo
Bon, mais y a pas que des églises :

palacio nacional, sculpture du général Obando
museo nacional Guillermo Valencia
puente del humilladero
Et j'ai aussi croisé quelques touches de couleur par-ci par-là :

teatro municipal
c'est difficile de construire un pays différent avec des gens indifférents...
Parce que même l'Exito, j'ai failli pas le trouver, habituée à sa devanture jaune flash ^^


Voilà, pour Popayan centro. Un peu de patience et tu découvriras la finca où je suis restée, un peu malgré moi, pendant 2 semaines...