Sajama – Repos au pied du plus haut pic bolivien

Après 3 semaines dans la ciudad de Oruro, dont une dernière de folie avec le Carnaval, cap sur l'altiplano et le parque nacional Sajama.



pas mal le cadre :D
Vu la difficulté que c'est pour y aller, tu comprends pourquoi il est encore peu fréquenté (c'est peut-être la basse saison aussi...). Depuis Oruro, j'ai pris un bus vers La Paz (40 Bs) jusqu'au bled de Patacamaya, et de là il faut choper l'unique trufi jusqu'à Sajama (25 Bs), qui part entre 10h et 13h (c'est précis, je sais).
Pour info, départ du trufi de Sajama vers 6h en semaine... ou 4h le dimanche !

passage par Curahuara de Carangas, en fête
iglesia de Sajama
La météo n'est pas très folichonne à mon arrivée, j'espère que les 2 prochains jours seront mieux... il faudra attendre le soir pour enfin admirer le nevado Sajama, culminant à 6542m !


En tout cas, l'ambiance est joyeuse car ici ils continuent à fêter le Carnaval : quand y en a plus, y en a encore ! Du coup fiesta avec mini-concert le jeudi soir, mais surtout j'ai été conviée dans le cortège clôturant les festivités le lendemain : qui a dit que les bolivianos étaient fermés ???

arrivée haute en couleurs
petite pause avant de reprendre de plus belle
chacun veut choper sa rama de queñua

offrandes à la Pachamama



on danse jusqu'au bout

Revenons-en au parque qui est l'occasion de me remettre en jambe avec 2 randos. La première vers la « laguna » Huayñacota : malheureusement c'était plus une grande flaque, sans les flamands roses promis dans les divers blogs... Sans parler du chemin d'accès monotone – tu suis la pista rectiligne sur 12km – mais dans un cadre très sympa il faut l'avouer.



la laguna!!!!! ou pas....
le reflet des différents nevados compense un peu...
nevado Sajama
Le lendemain, rando vers les geysers. Les 3km annoncés à la sortie du pueblo seront plutôt.. 8 km ! Je me disais aussi que 2h pour parcourir 3km, c'était long... je suis à 4250m mais quand même ! Là aussi, pas top le chemin car tu traverses pendant un long moment une plaine sans intérêt, mais avec les nevados en ligne de mire. Et au loin, j'ai même vu un genre d'autruche ! Si, si, si je te jure, regarde !

alors, tu me crois maintenant?
Pour égayer le chemin, je me suis fait un ami perrito, dénommé Blacky pour l'occaz, qui m'aura accompagnée tout du long.


Une fois sur place, aucun des geysers ne voudra jaillir malheureusement, mais le paysage reste sympa. Avec une multitude de lamas/alpacas – tu les croises par centaines dans le parque - très intrigués par Blacky. D’ailleurs 3 d'entre eux finiront par le courser sur quelques dizaines de mètres ! ^^



Blacky intrigué par les geysers
plus limpide, difficile!
les lamas intrigués par cet animal à 4 pattes d'un autre genre...
Voilà pour mon passage express par le PN Sajama : je savais que 2 jours ne seraient pas suffisants mais c’était histoire de voir. Car avec plus de temps, tu peux aller explorer des lagunas de altura, profiter d'aguas termales. Et même tenter l'ascension d'un volcan ! Mais pour un aperçu je me suis contenté du minimum, je reviendrai...


oui, des gens vivent ici!
Et la prochaine fois j’éviterai de ramener un souvenir du genre piqûres de puce/tique, qui m'ont donné quelques frayeurs et difficultés pour marcher les jours suivants... 

une petite dernière pour la route :)

PS : sur les quelques blogs de voyageurs s'y étant rendus, j'avais lu qu'on devait s'acquitter d'un droit d'entrée (100 Bs). Je ne sais pas si c'est grâce au Carnaval, mais je n'ai jamais été contrôlée et n'ai donc rien payé... :D

Oruro – La folie du Carnaval

Ça y est, on y est ! 

Le staff de l'hostal nous avait dit qu'on ne dormirait pas des masses pendant 48h, et en effet j'ai dû cumuler 5h30 entre le vendredi soir et le lundi matin ! Mais j'ai survécu, et j'ai surtout kiffé.
Je ne sais pas (encore...) ce que vaut le Carnaval de Rio, mais je peux te dire que celui d'Oruro n'a peut-être pas grand chose à lui envier.


Samedi 7h30, top départ avec la procession de la Virgen et c'est parti pour littéralement 48h de pure folie. Même la foutue pluie du samedi soir, mêlée au froid, n'a rien changé à l'engouement, à l'envie qui tenait au corps chacun des danseurs.


certaines danseuses étaient peu vêtues malgré le climat!


Évidemment j'ai pris pas mal de photos, tellement les trajes étaient plus beaux et colorés les uns que les autres. Vu que je travaillais, j'ai pas assisté à tout, et n'ai pas pu voir les 18 (!!) styles de danse existant et les quelques 60 (!!!!) bloques défilant . Donc il me manque des costumes...mais voici un petit échantillon:

diablada

morenada


tobas

tinku
casque de tinku homme, décoré selon le goût du propriétaire
Si au début la policia faisait régner un certain ordre, ça s’est vite dégradé dans l'aprem, et du coup un retard s'est accumulé petit à petit. Vers 2h du mat', un ralentissement sur l'avenida 6 de Agosto fait que je décide de rattraper le cortège et de monter jusqu'à l'iglesia du Socavon, point final du défilé.

place de la iglesia, quand il faisait encore beau... parce que c'est gratuit beaucoup viennent ici
au coeur du cortège
Même à 3h30, j'étais pas la seule à attendre les bloques. Et après 3-4h de véritable performance – danser sur 3km, avec des costumes pas légers, à 3700m dans la pluie glaciale – ils arrivent avec la même énergie, ça force le respect:)

et il est 3h30...
jusqu'au bout ça danse dynamiquement


Et ont encore la force de défiler à genoux devant l'autel de la Virgen !


peu importe l'encombrement du costume, la plupart s'agenouilleront
Dimanche à 6h le premier défilé n'était pas terminé, que quelque heures plus tard l’autre défilé allait commencer : tous les bloques défilent à nouveau, mais plus décontractés, sans l'intégralité des costumes. Heureusement la pluie ne sera pas de la partie.








Dimanche soir, je pensais me caler dans les tribunes, histoire de regarder tranquillement les grupos que j'ai zappé jusqu'à présent. Mais c'était sans compter sur un groupe de jeunes musicos venu s'asseoir derrière moi, grâce à qui j'ai un peu vécu le Carnaval de l'intérieur : moi aussi j'ai défilé, en jouent ponctuellement du bombo (grosse caisse) : que chévere !
Du coup, ce sera retour à l'hostal à 5h...et le défilé n'était toujours pas fini !

Tu pourrais croire que le lundi c'est fini, mais non ! Malgré la folie de ces dernières 48h, chaque conjunto folklorico met l'honneur ses danseurs, et c'est reparti pour la fête jusqu'à pas d'heure.
Le mardi, dernier jour du Carnaval, c'est Challa, un rituel auquel s'adonnent les familles boliviennes pour remercier la Pachamama – à coup d’offrandes diverses – et pour solliciter prospérité pour la casa pour l'année à venir. 
Et nous avons eu de la chance - nous, les gringos présents (voluntarios, huéspedes) - d'être conviés par la familia de l'hostal Graciela à partager ce moment :)

on "baptise" l'hostal à coup de cerveza, confettis, fleurs...
la grande "familia" Graciela
Bref, le Carnaval c'est minimum 4 jours de fête à Oruro! Et si un jour tu viens en Bolivie vers février/mars, je te conseille vivement de t'arrêter dans cette ville qui vaut le détour !