Argentina – Huaycama : mes débuts en carpinteria

Profitant de la présence d'Edu qui s'y connaît en carpinteria et a déjà restauré 2 portes les semaines précédentes, j'ai fait mes débuts dans le travail du bois, et pas qu'un peu !

J'ai utilisé des outils dont je ne connaissais même pas le nom en français parfois (que j'ai cherché sur Google pour le post) et que jamais je n'aurais pensé utiliser un jour :
serrucho (scie classique), formon (burin), caladora (scie sauteuse), amoladora (meuleuse), taladro (perceuse), escofina (râpe), destornillador (tournevis – bon j'ai déjà utilisé, mais faut pas croire, c'est pas si facile de visser manuellement!), martillo (marteau – clouer : ça non plus c'est pas si évident si t'as pas la bonne technique!)

Grâce à Edu, très bon profe et pour qui la pratique c'est ce qui compte, j'ai très vite été mise dans le bain et combattu mes appréhensions :D



oui, c'est vraiment moi!!! :D



Je lui ai évidemment poser un monton de questions, auquel il a toujours répondu en détail. Il m'a même expliqué comment faire un tabouret, une table, une bibliothèque... bref, j'ai de quoi m’entraîner le jour où j'ai mon petit atelier :D
Et si elles étaient parfois un peu hincha pelota ces 2 portes, l'apprentissage n'en a été que plus intéressant car la restauration nécessite de plus réfléchir que la construction à partir de matériel neuf et de bonne qualité. Sans compter qu'on n'avait pas forcément les bons outils, mais on a su s'adapter.

technique de l'espiga/tarugo/cuna pour fixer solidement sans clou/vis :)
Edu à la finition
Bref, pendant 3 jours, j'ai été très contente d'aider Edu et je n'ai pas considéré ça comme du travail. Et quelle fierté de voir le résultat :

avant....
après (mais derrière nous, jaja)
Ayant déjà appris à couper du bois à la hache à Pangipulli au Chili, et allumer un feu (j'ai mis en pratique ici pour cuisiner), avec ce que ma enseigné Edu, me manque plus que l'utilisation de la motosierra (tronçonneuse) et de la sierra circular (scie circulaire).

Et si l'envie se faisait sentir depuis quelques temps, après ces 3 jours d'initiation, je compte me renseigner très sérieusement pour suivre une formation (in)formelle en menuiserie quand je rentre en France, comme un loisir, pas une profession (quoique....).
Outre le fait que c'est un travail manuel, j'ai aimé utiliser des outils un peu bourrins pour faire des choses précises, et la concentration que demande l'utilisation des machines (pour pas se blesser) me permet de faire le vide. Et puis ça correspond au type de travail que j'aime: celui où le résultat se voit !

En attendant ma reconversion, je décide de finalement quitter le NOA (où je reviendrai, je l'espère) pour changer de côté et me rapprocher de l'Uruguay que j'atteindrai début septembre. Parfois je regrette encore d'avoir laissé Qispy, mais pour le coup je suis contente d'être de nouveau sans moyen de locomotion propre: je vais pouvoir tenter le voyage en train, entre Tucuman et Rosario !
Outre le charme d'un tel voyage, bien lent (dans les 24h), l'option est très intéressante d'un point de vue financier. En temps normal cela revient à $400 pesos, soit à peine plus de 11€, rien. Mais en ayant acheté sur internet, j'ai pu bénéficier d'un descuento de 30%, et n'ai payé que $280, soit moins de 8€ - ce qui était le prix d'un bus entre Amaicha et Tucuman, séparés de 150km ! Et en bus Tucuman-Rosario, tu peux être sur que cela se compte en milliers de pesos !

Tu auras mes impressions dans le prochain post ;)

Argentina – Huaycama, no hay problema!

Après un passage par Tucuman capital, cap sur la provincia de Catamarca, plus précisément le bled de Huaycama, situé à 15km de la capitale San Fernando.
J'ai repéré un volontariat chez Gerardo dont le projet m'a beaucoup intéressé, et surtout le buena onda qui s’en dégage, via la description et les feedbacks laissés par les volontaires.

Et je ne me suis pas trompée : cela ne m'arrive pas si souvent mais je me suis sentie à l'aise al toque, grâce à l'accueil de Gerardo et des autres volontaires présents. En plus, dès que t'arrives dans le bled, la couleur est annoncée :

Huaycama, no problem  :D
 de g à d - 1er plan: Sousou, Damien, Arsenio / 2e plan: Angie, Edu, Gerardo
La casa de Gerardo, c'est le genre de lieu que je me verrais bien avoir pour monter un projet similaire (une option parmi d'autres): une vielle bâtisse authentique – à retaper - où héberger une communauté transitoire de volontaires partageant les mêmes visions autour de la permaculture au sens large, pour m'aider à développer mon projet (lui veut monter un eco-hostal).

En plus de charlas bien intéressantes, parfois philosophiques – la liberté c'est choisir ces dépendances,... t'as 4h pour m'en dire plus !;) - autour de comidas muy ricas, le travail était intéressant.
Mais d'abord retour sur la comida: grâce à l'ami Arsenio, un véritable personnage, j'ai vu que la cuisine pouvait être un art à part entière. Surtout lors des sessions de « la Cocina del Infierno » organisées chaque jeudi soir où il officie en direct pour alimenter les convives, à coup de recettes toutes plus succulentes et surprenantes les unes que les autres – perso je suis fan de sa salade orange/oignon rouge !!!

Cocina del Infierno, session du 9/08
Cocina del Infierno, session du 2/08 (photo de Sousou)
J'adore le concept – un cuisinier qui prépare tout en direct,en petite quantité et où les gens viennent se servir sur la table de travail– et j'aimerais bien « ouvrir une succursale » si mon petit coin/projet le permet. Je ne sais pas si j'aurais la zénitude et la passion de la cuisine d'Arsenio pour le faire moi-même ceci dit... sinon, j'aurai besoin de trouver un(e) ami(e) que ça tente ! :D


Bref, retour sur le volontariat. Première semaine rien de bien extraordinaire (et encore, un bon enseignement sur le gestion de l'eau): j'ai aidé à terminer de creuser ce qui servira de bassin de rétention pour l'irrigation de la future huerta. A Huaycama, l'eau est desservie par rotation, et Gerardo ne la reçoit que tous les 19 jours, pas pratique pour cultiver...
Donc il lui faut une represa, et aussi des acequias, pour aller irriguer un peu partout de manière régulière.
Travail physique mais très gratifiant, surtout lors de « l'inauguration », quand l'eau a commencé à remplir la represa. Ce qu’on a célébré à coup de... asado évidemment ! J'ai même eu la folle idée de faire trempette dans la "piscine", et Angie, Edu et Arsenio m'ont suivie, jaja

arrivée de l'eau!
asadooooooooooooooo!!!!!!! :D
Edu, Angie et Mael (un bicivoyageur au looooong court - déjà 6 ans à rouler!)
Les 3 derniers jours – je pense que j'aurais pu y rester bien plus que 10 jours à Huaycama, si je n'avais pas eu envie de mettre le cap sur l’Uruguay plus rapidement que prévu – j'ai pu faire mes débuts sérieux en menuiserie, grâce à Edu. J'en suis tellement heureuse que j'y consacre un post spécial :D
Pendant ce temps, Angie a commencé à retaper les murs de la casa:



Angie, une mexicaine de 25 ans avec le courant est super bien passé, et que j'espère recroiser algun dia au Mexico (j’ai vraiment envie de découvrir ce pays ahora) , en France ou ailleurs :

bye bye Huaycama
Avant de passer à mes débuts en menuiserie, quelques photos de la caminata que j'ai fait jusqu'au mirador del Portezuelo, situé à 17km de Huaycama. 
Lamentablemente, ce jour-là le vent était de la partie, et a levé pas mal de terre : on ne voit donc pas grand chose sur les photos. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier le décor en direct et la présence de condors haut dans le ciel :)


en face, au pied du cerro, il y a San Fernando, la capitale provinciale
sympa la route d'accès, avec peu de trafic par chance
En tout cas, je ne sais pas si c'est la tranquillité du lieu, les bons moments de partage avec les autres volontaires, la rencontre avec un voyageur au très long court (Maël, parti il y a 6 ans sur son vélo et pas prêt de s’arrêter), mais si je suis arrivée fatiguée à Huaycama, en doutant énormément et de manière « négative » sur mon après America del Sur, j'en suis repartie en forme -malgré le taf physique- et avec plein de projets en tête :D