Iluman – chez el tio José

Pour mon premier Workaway en Ecuador, je suis donc restée chez el tio José – tio en kichwa ça veut dire señor, et pas oncle ^^ - qui a pour projet de construire un gîte/finca agro-écologique, sur les hauteurs d'Iluman. Un petit tour de la finca pour commencer :

la finca au pied de l'Imbabura
cabaña construite par des volontaires - j'aurais bien voulu participer
casa des volontaires (et tia faisant, énergiquement, sa lessive)

Et à toute finca qui se respecte, son lot d'animaux : perros (7), gatos, patos, toros, cuyes, pollitos...
cuyes, mais ce ne sont pas des animaux de compagnie...
un des 2 patos
les toros
pollitos qui picorent
Dulce, pas plus grande qu'un sambo
Gaia, qui kiffe les pierres
Max, qui aime aussi les pierres


Avec l'autre couple de voluntarios présent – Rachel et Luke - on a fait des choses diverses et variées comme :
- faire un passage à l'arrière de la casita à coup de pioche, pelle et brouette
 

après 3h de travail :)
- couper du bois – pour la première fois de ma vie j'ai utilisé une scie circulaire, histoire de, car la majorité c'est Luke qui s'en est chargé
- ramasser des pierres pour aménager le sol de la cabaña – tu te sens un peu comme un prisonnier, mais ça m'a préparée pour ce qui m'attendait à Tabacundo... 



- abonar les plantes avec de la bouse de vache 


A d'autres occasions, j'ai aussi dépiauté des épis de mais. Pas facile la première fois, surtout quand tu vois que la tia Ignacia (maman de José) en fait 2 quand tu galères à en faire 1 ^^


Un matin j'ai tenté d'aller aider la tia justement. Bah crois moi que je me suis pris un bon vent car, malgré ses 74 ans, elle est pleine d'énergie, et refuse systématiquement la moindre aide, ou faut vraiment insister ! Et quand j'ai voulu l'aider à porter son fardeau, je me suis pris un gentil « tu vas te faire mal au dos » de sa part alors qu’elle chargeait le dit fardeau sur son dos : la loose ^^
Elle et sa sœur (la tia Dolores) étaient impressionnantes, je rêve d'avoir la même énergie à leur âge.

tia qui range le maiz
la tia qui s'occupe du toro qui doit peser 10 fois plus qu'elle!
En même temps, toute une vie en plein air (0 TV, 0 internet), à s'occuper de 6h à 20h sans vraiment de pause, ça peut expliquer des choses. Le seul moment où je l'ai vu se « reposer » c'est en attendant que la sopa du soir cuise... Un de mes moments préférés au coin du feu, pendant lequel j'ai essayé d'apprendre quelques rudiments de kichwa. J’ai noté phonétiquement, mais je crois que c'est pas encore ça...


En parlant bouffe de nouveau, je peux te dire qu'entre la tia et la femme de José, mes desayunos et almuerzos étaient très ricos : maiz tostado, colada de mora, sopa de chuchuka (un type de maiz), sopa de frijoles, sopa de sambo y panela, morocho.... 

maiz morocho
sambos
Et le premier soir, parce que c’était le dernier jour d'un autre couple de volontaires chiliens, ça a été pizza party :



Pour finir je te présente ma famille d'accueil de la semaine :

en la finca, con las tias Marina, Ignacia et Dolores
en Iluman con Estela, José, 4 de leurs 5 gosses, Luke et Rachel

Iluman – marché d'Otavalo

La ciudad d'Otavalo est mondialement connue pour son fameux marché du samedi matin, un des plus grands marchés à ciel ouvert d’Amérique du Sud, il me semble ! Et c'est d'ailleurs une attraction touristique: j'y ai croisé plus de gringos que de locaux (OK, j'exagère et je suis une touriste aussi ^^), et souvent avec des guides, histoire de pas se perdre !


A l'origine il se situe principalement sur la fameuse « plaza de los ponchos » mais il est s'étend à toutes les ruelles alentours : je pense qu'une journée ne suffirait pas à en faire le tour !


Et pour cause tu y trouves de tout  en terme d'artisanat (bijoux, vêtements), de bouffe (que de couleurs, senteurs et bonnes affaires!). Alors soit tu viens avec la ferme intention de ne rien acheter - comme moi – soit tu achètes un truc à chaque coin de rue, tellement il y a de produits typiques - mais pas forcément fait main, faut se méfier.... Bref, le coin idéal pour remplir tes valises de souvenirs et cadeaux, si tu prévois pas de vagabonder pendant 2-3 ans :)



charlatan vantant son produit miracle
un véritable labyrinthe de fringues colorées
En parlant de bouffe, sache que la vie en Ecuador me semble plutôt bon marché : voici ce que j’ai pu acheter avec seulement 6$ à Iluman- moins de 6€; la monnaie locale est le $ US, ne me demande pas pourquoi...

1 botte de spring onions + 6 oeufs + 2 panelas + 30 duraznos + 6 tomates + 6 pimentones + 10 bananos + 10 petits pains
Et encore c'était à Iluman, je pense que sur le marché ça me serait revenu encore moins. Genre ces 500g de fraises – délicieuses – j'en ai eu pour … 1$ !!!! Et le kilo de quinoa, tu le trouves à... 2$!!!


Bref, retour à Otavalo: à quelques km du centre, tu as aussi la feria de los animales, un véritable bazar à ciel ouvert, où se négocie tout type de bête, des plus petites (poussins) aux plus imposantes (toros) - t'as intérêt à y aller avant 10h, sinon plus grand chose à voir

le coin des cochons
le coin des bovins
90$ le veau
le coin des petits: canards, volailles, lapins...

sur le chemin
Voilà pour Otavalo et son mercado. J'y suis restée moins de 3h car au bout d'un moment la foule, très peu pour moi , surtout quand t'as l’intention de rien acheter. Et puis je n'ai pas eu l'envie de visiter la ville (peut-être ai-je raté quelque chose....)

Iluman – à la découverte de la culture kichwa


Pour ma première semaine en Ecuador, je suis restée dans le pueblito d'Iluman (à 6-7 km d'Otavalo) l'occasion de découvrir une partie de la culture kichwa :)

Note: le kichwa équatorien, c'est différent du quechua du Pérou, même s'il y a des similitudes apparemment. Et c'est une culture assez complexe, puisqu’il y aurait des dizaines de déclinaisons de la langue à travers tout le pays ! Et ça n'a rien en commun avec l'espagnol, donc pas facile pour apprendre...

Pour commencer, Iluman se situe au pied du volcan Imbabura, et fait face au volcan Cotacachi (si tu es fan des volcans – Aurélie ;) - l'Ecuador est pour toi, puisqu'il y en a plus de 20 dans ce petit pays!). Et d'après la légende kichwa, Taita Imbabura (le père) rend parfois visite à Mama Cotacachi (la mère) pendant la nuit : c'est le cas si le sommet du Cotacachi n'est pas caché par les nuages au petit matin... 

Mama Cotacachi presque sans nuage
Taita Imbabura qui domine Iluman
Le lendemain de mon arrivée j'ai assisté à une célébration de l'Inti Raymi dans le pueblito de Quinchuqui (à moins de 2km). Inti Raymi c'est la fête du Soleil (et aussi pour remercier la Pacha Mama pour les récoltes de l'année), qui a lieu chaque année pendant 1 mois (du moins dans la région d'Otavalo) à partir du solstice d'été. Entres autres célébrations, les indigenas se réunissent pour parader déguisés et danser en rond, au rythme de la musique des Takik. Par ici pour la petite vidéo :

y en a des danseurs!

J'y ai vu tout type de déguisement, du plus traditionnel (Aya Uma) au plus inattendu (Marge et Homer Simpson!), et même les niños pouvaient participer.

que de couleurs !


tenue typique des tias kichwa: jupe noire longue, haut blanc brodé et foulard sur la tête


les niños en fin de parade

Aya Uma, c'est un personnage mythologique représentant l’esprit de la montagne, et tu le reconnais facilement avec son masque à 2 faces (jour et nuit) et ses 12 cornes (les 12 mois de l'année).
C'est impressionnant l'endurance dont les danseurs font preuve : la dernière parade a duré 35 minutes non stop ! Bon la musique est un peu répétitive, mais entraînante:)

Le petit inconvénient de ces célébrations à rallonge c'est le tir fréquent (toutes les 3-5 minutes, pendant 1-2h) de « fusées -pétards » à partir de 18h... ou 5h du mat' !!!. C'est histoire d'appeler les indigenas pour qu'ils se joignent à la fête, au cas où ils auraient oublié... Autant te dire que j'ai que le sommeil léger pendant quelques jours, le temps de m'habituer :s

Sans transition... A 30 bonnes minutes de marche d'Iluman - en foulée Joanna, hein Elo ;) - se trouve la cascada de Peguche, autre lieu très important pour les kichwas. Ils y effectuent des bains de purification au lancement des célébrations d'Inti Raymi justement. Le chemin m'a permis de croiser des graffs sympas :


OVNI artisanal made in Peguche



entrée du site de la cascada
la cascada
C'est pas la plus impressionnante (18 mètres de haut) mais ça reste quand même pas mal comme cadre - tu déambules dans une forêt d’eucalyptus. En tout cas difficile d'avoir un cliché sans personne dessus.
Car LA photo à faire c'est la pause au pied de la chute... et j'avoue qu'après un long moment de réflexion, je me suis laissée allé à la facilité de faire « comme tout le monde », pour le souvenir (et pour te montrer ^^)

depuis le mirador
comme tout le monde ...
La cascada prend sa source au niveau du lago San Pablo, où je me suis rendue après une « rando » le dimanche suivant. Mon hôte de la semaine - el tio José, qui m'a servi de guide - m'avait dit qu'on mettrait 4-5h... mais en 2h15 c'était plié ! Démarrage difficile, le temps de se faire à l'altitude (2600m) mais après tranquilou : le tio était même surpris qu'on arrive si tôt, malgré les quelques arrêts photo ^^


on aperçoit déjà le lago
culture de quinoa
Le but était d'arriver pour l'almuerzo, raté... Mais ça n'a pas empêché le tio de déguster sa tilapia frita comme prévu, même à 10h30. Quant à moi, je me suis contentée de goûter à un autre plato tipico dont je ne me rappelle plus le nom...
 
laverie en plein air sur les berges du lac

horloge solaire
ce que j'ai goûté à base d'habas, maiz, pollo...
la fameuse tilapia frita, et bon appétit bine sûr!
el lago, avec le mont Fuya Fuya en face
Vu la météo clémente et puisque j’avais encore le temps et l'énergie, j'ai ensuite décidé d'aller jusqu'au mirador El Lechero, qui surplombe le lago et qui offre à peu près une vue à 360° sur les alentours. C'est aussi connu pour son arbre biscornu.

mont Fuya Fuya sur la droite
Taita Imbabura sur la gauche
et Otavalo dans le dos
j'aime beaucoup cet arbre :)
Et la légende raconte que el lechero et el lago était un homme et une femme amoureux, mais dont les familles étaient ennemies - un Roméo et Juliette sauce kichwa en gros. Mais quand leur amourette fut découverte, n'ayant pu s'échapper, ils se transformèrent en arbre et lac pour rester l'un à côté de l'autre pour toujours. C'est mignon, hein :)

groupe de musiciennes typiques, croisées à la fête du village du coin
Voilà pour un petit aperçu de la culture kichwa, dans laquelle j'ai pu baigner quasiment toute la semaine, au contact de la famille du tio José, que je te présenterai un peu plus tard.