Sans
rentrer dans les détails (parce que je les connais pas!), le Camino
Real c'est un ancien chemin de pierres (et non pavé régulièrement,
c'est très différent) qui relie Barichara au pueblito de Guane.
Dès
le début ça m'a l'air bien sympa, surtout que ça descend (ça veut
dire que ça va remonter, mais on n'y pense pas encore, ok) :
vamos! |
Je
dois t'avouer qu'il n'y a pas beaucoup de choses à observer aux
alentours, je crois que tu empruntes plus le chemin pour le côté
rando pure qu'observation du paysage. Parce qu'à part quelques
changements de décor, rien n'a vraiment attiré mon attention (et
pourtant tu sais que je m'émerveille facilement) :
un cactus, c'est pour te dire combien il peut faire chaud... |
un peu d'ombre... |
Jésus est partout, même ici! |
J'avais
lu que c'était autour de 2h pour l'aller, une commerçante m'a dit
que les locaux mettaient 1h40 : ça m'a pris 1h20 (en foulée
Joanna, n'est-ce pas Elo?). Je savais pas trop à quoi m'attendre
pour Guane, mais je t'avoue que l'arrivée dans le village, c'est pas
ce qu'il y a de plus beau :
bienvenue à Guane! youhouu.... |
Heureusement
qu'après quelques mètres, je retrouve le charme des rues pavées,
encadrées par les murs bancs des casas qui se succèdent, sinon
j'aurai été un peu déçue du voyage :
je préfère ça :) |
Mais
c'était sans compter sur la rencontre que j'allais faire quelques
minutes plus tard, et qui a changé cette expédition du tout au
tout. En passant devant une devanture sans prétention, je commence à
discuter avec le petit vieux qui tient la « boutique ».
Il y vend des objets en totumo (un arbre local)
dont des gourdes super légères et muy bonitas :
la devanture, el indio guane, qui va tout changer |
les gourdes en totumo, artisanat local |
En
entrant de ce petit local, je ne pensais pas que j'y resterai
quasiment 1h à bavarder avec le señor Jose Reyes Gonzalez (86 ans et presque toutes ses dents), lui qui
a dédié sa vie à la construction de tous les murs de pierre
délimitant les propriétés le long du Camino Real, selon un savoir-faire ancestral.
Et
oui, ça ne se voit pas vraiment sur les premières photos, mais tous
les terrains privés sont séparés du camino par des murets de
pierres irrégulières, posées de façon bancale au premier abord.
Mais en fait non, c'est toute l’œuvre d'un seul et même homme, et
ma curiosité – j'aurais pu tracer direct jusqu'au centre du
pueblito - m'a permis de croiser son chemin :)
señor Jose Reyes Gonzalez |
Je
vais pas te relater toute notre conversation, mais ce genre de
rencontre, avec des personnes qui ont vécu et ont tant à raconter,
je kiffe ! Et lui m'a dit que cela lui faisait plaisir d'un peu
échanger avec des touristes, parce que faut reconnaître que Guane
c'est un coin plus que tranquille !
Après
cette rencontre muy rica, direction le centre de Guane pour trouver
un endroit où grappiller quelque chose :
plaza central de Guane |
iglesia |
Apparemment
ici ils kiffent le lait de chèvre, et ont une technique de comm'
assez marrante :
arguments un peu plus sérieux :) |
Et
faut pas s'étonner de croiser des habitants sortir avec leur chèvre
donc :
j'ai retrouvé M.Seguin et sa chèvre! |
Bon
mais les chèvres elles servent pas qu'à donner du lait, elles se
mangent aussi. J'ai donc décidé d'honorer la région en goûtant el
cabro a la brasa (si tu es végétarien, désolée pour cette
offense) :
rico! |
C'était
pas mauvais, une texture assez particulière (tendre et un peu
grasse). Tout ce que je peux te dire c'est que j'aurais peut-être du
m'abstenir pour les crudités... je te fais pas de dessin, tu vois où
je veux en venir ! ^^
Une
fois l'estomac bien rempli, je décide de repasser devant la casa du
señor Jose, histoire de le saluer une dernière fois. J'ai
l'occasion de rencontrer une de ces filles (Carmen) et une de ses
voisines (Maria, je crois) :
Carmen, Jose y Maria |
On
a encore un peu discuté ensemble, puis c'était l'heure de remonter
à Barichara. Je pense que j'aurais pu passer toute l'aprem à
discuter avec ces petits vieux :)
Mais
bon le temps de remonter à Barichara, retourner à La Aldea, plier
bagages (je change d'hôtes le soir), et revenir à Barichara, il
faut que je m'y mette.
Le
matin, je n'avais croisé que 3 personnes remontant depuis Guane, et
je crois bien que j'ai été la 4e et dernière de la journée. La
plupart des touristes remontent en bus et je peux comprendre
pourquoi avec le recul !
Mais
j'avais envie de relever le défi, fallait que j'élimine mon cabro a la brasa, et puis j'allais avoir un regard différent sur les cercas de piedra, ayant eu l'honneur de partager quelques minutes de
la vie de leur bâtisseur :
et voilà, una cerca de piedra |
du coup, ça fait un peu mal au coeur quand y en a une d'effondrée :( |
non, ce n'est pas fait n'importe comment! |
Bon
là où j'ai pas été très maligne, c'est qu'il fait super méga
hyper chaud, qu'il n'y a quasi pas d'ombre... A la base je voulais
faire le camino real super tôt (genre partir vers 7h30) mais il se
trouve que j'avais « rdv » pour rencontrer mes nouveaux
hôtes de la semaine à 8h30...
Bah
c'est pas grave, casquette vissée sur la tête, « camelbak »
opérationnel, c'est parti pour la remontée ! Après une petite
heure, je suis encore loin, et surtout bas :
je dois remonter jusque là... |
Le
pire ce sera la dernière partie :
vous êtes fatigués? je suis pas fatiguée! |
Je
peux te dire que j’étais contente d'arriver au point de départ,
et en 1h35 seulement ! J'ai demandé à un couple de colombiens
qui étaient en repérage d'immortaliser mon exploit :
version "même pas fatiguée" |
version vraie ^^ |
Je
pensais que je devrais aller sur le net, pour savoir exactement ce
que j'avais fait, et si cela relevait vraiment de l'exploit. Mais pas
besoin, une banderole donnait toutes les infos nécessaires, dès le
début du camino (heureusement que je l'ai pas vue avant, sinon je
n'aurais peut-être pas tenté le retour...):
Ce
que tu dois retenir, c'est que:
- Barichara
se situe à 1314 m et Guane à 1032m
- Il
y a une pente de 5,6%
- le
camino fait 5,52 km aller (soit 11 km aller-retour)
Donc
oui, je pense que pour ma première rando dans ce trip, c'est pas mal
pour une mise en jambe. Je sais bien que je vais en voir d'autres,
mais il fera peut-être pas aussi chaud, et je serai plus affûtée
(ou pas)!
Je pense qu'heureusement tu n'avais pas vu la pancarte avant!! Tu l'as bien éliminée la cabra...
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