Pour ma première semaine en Ecuador,
je suis restée dans le pueblito d'Iluman (à 6-7 km d'Otavalo)
l'occasion de découvrir une partie de la culture kichwa :)
Note: le kichwa équatorien,
c'est différent du quechua du Pérou, même s'il y a des similitudes
apparemment. Et c'est une culture assez complexe, puisqu’il y
aurait des dizaines de déclinaisons de la langue à travers tout le
pays ! Et ça n'a rien en commun avec l'espagnol, donc pas facile pour apprendre...
Pour commencer, Iluman se situe au pied
du volcan Imbabura, et fait face au volcan Cotacachi (si tu es fan
des volcans – Aurélie ;) - l'Ecuador est pour toi, puisqu'il y en
a plus de 20 dans ce petit pays!). Et d'après la légende
kichwa, Taita Imbabura (le père) rend parfois visite à Mama
Cotacachi (la mère) pendant la nuit : c'est le cas si le sommet
du Cotacachi n'est pas caché par les nuages au petit matin...
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Mama Cotacachi presque sans nuage |
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Taita Imbabura qui domine Iluman |
Le lendemain de mon arrivée j'ai
assisté à une célébration de l'Inti Raymi dans le pueblito de
Quinchuqui (à moins de 2km). Inti Raymi c'est la fête du Soleil (et
aussi pour remercier la Pacha Mama pour les récoltes de l'année),
qui a lieu chaque année pendant 1 mois (du moins dans la région
d'Otavalo) à partir du solstice d'été. Entres autres célébrations,
les indigenas se réunissent pour parader déguisés et danser en
rond, au rythme de la musique des Takik. Par ici pour la petite vidéo :
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y en a des danseurs! |
J'y ai vu tout type de déguisement, du
plus traditionnel (Aya Uma) au plus inattendu (Marge et Homer
Simpson!), et même les niños pouvaient participer.
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que de couleurs ! |
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tenue typique des tias kichwa: jupe noire longue, haut blanc brodé et foulard sur la tête |
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les niños en fin de parade |
Aya Uma, c'est un personnage
mythologique représentant l’esprit de la montagne, et tu le
reconnais facilement avec son masque à 2 faces (jour et nuit) et ses
12 cornes (les 12 mois de l'année).
C'est impressionnant l'endurance dont
les danseurs font preuve : la dernière parade a duré 35
minutes non stop ! Bon la musique est un peu répétitive, mais
entraînante:)
Le petit inconvénient de ces
célébrations à rallonge c'est le tir fréquent (toutes les 3-5
minutes, pendant 1-2h) de « fusées -pétards » à partir
de 18h... ou 5h du mat' !!!. C'est histoire d'appeler les
indigenas pour qu'ils se joignent à la fête, au cas où ils
auraient oublié... Autant te dire que j'ai que le sommeil léger
pendant quelques jours, le temps de m'habituer :s
Sans transition... A 30 bonnes minutes
de marche d'Iluman - en foulée Joanna, hein Elo ;) - se trouve la
cascada de Peguche, autre lieu très important pour les kichwas. Ils
y effectuent des bains de purification au lancement des célébrations
d'Inti Raymi justement. Le chemin m'a permis de croiser des graffs
sympas :
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OVNI artisanal made in Peguche |
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entrée du site de la cascada |
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la cascada |
C'est pas la plus impressionnante (18
mètres de haut) mais ça reste quand même pas mal comme cadre - tu
déambules dans une forêt d’eucalyptus. En tout cas difficile
d'avoir un cliché sans personne dessus.
Car LA photo à faire c'est la pause au
pied de la chute... et j'avoue qu'après un long moment de réflexion,
je me suis laissée allé à la facilité de faire « comme tout
le monde », pour le souvenir (et pour te montrer ^^)
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depuis le mirador |
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comme tout le monde ... |
La cascada prend sa source au niveau du
lago San Pablo, où je me suis rendue après une « rando »
le dimanche suivant. Mon hôte de la semaine - el tio José, qui m'a
servi de guide - m'avait dit qu'on mettrait 4-5h... mais en 2h15
c'était plié ! Démarrage difficile, le temps de se faire à
l'altitude (2600m) mais après tranquilou : le tio était même
surpris qu'on arrive si tôt, malgré les quelques arrêts photo ^^
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on aperçoit déjà le lago |
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culture de quinoa |
Le but était d'arriver pour
l'almuerzo, raté... Mais ça n'a pas empêché le tio de déguster sa
tilapia frita comme prévu, même à 10h30. Quant à moi, je me suis
contentée de goûter à un autre plato tipico dont je ne me rappelle
plus le nom...
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laverie en plein air sur les berges du lac |
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horloge solaire |
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ce que j'ai goûté à base d'habas, maiz, pollo... |
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la fameuse tilapia frita, et bon appétit bine sûr! |
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el lago, avec le mont Fuya Fuya en face |
Vu la météo clémente et puisque
j’avais encore le temps et l'énergie, j'ai ensuite décidé
d'aller jusqu'au mirador El Lechero, qui surplombe le lago et qui
offre à peu près une vue à 360° sur les alentours. C'est aussi
connu pour son arbre biscornu.
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mont Fuya Fuya sur la droite |
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Taita Imbabura sur la gauche |
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et Otavalo dans le dos |
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j'aime beaucoup cet arbre :) |
Et la légende raconte que el lechero
et el lago était un homme et une femme amoureux, mais dont les
familles étaient ennemies - un Roméo et Juliette sauce kichwa en
gros. Mais quand leur amourette fut découverte, n'ayant pu
s'échapper, ils se transformèrent en arbre et lac pour rester
l'un à côté de l'autre pour toujours. C'est mignon, hein :)
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groupe de musiciennes typiques, croisées à la fête du village du coin |
Voilà pour un petit aperçu de la
culture kichwa, dans laquelle j'ai pu baigner quasiment toute la
semaine, au contact de la famille du tio José, que je te présenterai
un peu plus tard.