Le volontariat à Cafayate ne me
convenant pas – c'est rare, mais ça arrive – j'en suis partie le
lendemain de la victoire de l'équipe de France – campeones del
mundo, che! Je n'ai donc pas eu le temps de faire LE truc ultra
touristique du coin, à savoir explorer la Quebrada de las Conchas.
Mais j'en ai eu des aperçus dans le
bus venant depuis Salta; ce sera pour la prochaine fois: si je remets
les pieds en Argentina, le NOA sera sur mon itinéraire de nouveau :)
J'ai donc mis le cap sur Amaicha del
Valle, à une cinquantaine de km, mais qui appartient à la provincia
de Tucuman. Tucuman qui représente beaucoup pour l'histoire de
l'Argentina actuelle : c'est à San Miguel de Tucuman, la
capitale provinciale, que fut déclarée et signée l’indépendance
vis à vis du royaume espagnol le 9 juillet 1816.
Et il se trouve que 100 ans tout pile
auparavant, en 1716 donc, un peuple originaire de la nacion Diaguita,
les Quilmes,, ont obtenu de l'Espagne qu’elle lui rende son
territoire. Depuis, l'étendue comprise entre les 2 rangées
montagneuses qui encerclent Amaicha, est un territoire communautaire,
dont la gestion est assurée directement par la comunidad.
Si j'ai bien compris toute personne peut
réclamer et obtenir gratuitement un morceau de terrain, du moment
qu'elle a des ascendances locales, et qu'elle s’engage à l’exploiter
(construction, culture) dans l'année suivant l'acquisition, sinon
ça redevient un terrain disponible.
Sebastian et Ileana, chez qui j'étais
volontaire (ils ont une casa/hostal, Amancay), très impliqués dans
la communauté et promouvant le tourisme rural, organisent des
visites aux ruines de Quilmes, situées à 25 km de Amaicha, en
contant d'abord ce qu'ils appellent la « otra historia »,
celle qui se transmet oralement, et qui' n’apparaît pas dans les
livres d'histoire.
L’histoire de ce pueblo originario,
les Quilmes, qui a construit une véritable ville à flanc de
montagne, et qui a résisté aux colons pendant 130 ans, avant de devoir
abandonner sa terre, et être emmené de force jusqu'à l’actuelle
province de Buenos Aires, soit plus de 1500km, en marchant...
Heureusement quelques personnes ont pu
s’échapper, et des décennies plus tard sont revenues sur leur
terre et en ont obtenu la dévolution officielle grâce à la
signature de la Cedula Real, fait unique dans l'histoire de la
colonisation .
Ça fait plus d'1 mois que j'ai fait la
visite, donc je ne me rappelle pas de tout, et ne saurait bien tout
te retranscrire. Et si en général, je ne fais pas de visite guidée,
j'étais très contente de pouvoir faire celle-ci avec Ileana, car
connaissant la otra historia, la visite des ruines, complétée par
un passage au Centro de Informacion, fut bien plus intéressante :D
D'autant que les $70 (pesos) que tu
payes à l'entrée reviennent directement à la communauté Quilmes,
ça ne tombe pas dans les poches de l'état.
les cardones qui recouvrent l'ancienne ville, et qu'on nomme localement "los abuelos" |
Avant que cette communauté commence à
gérer le site, il y a eu un entrepreneur sans scrupules (du nom de
Cruz) qui a obtenu la propriété du terrain (ah! corruption, sainte
corruption...) et sans rien avoir à foutre de ce que représentait
ce lieu sacré et historique, y a construit un complexe hôtelier!!!!
Apparemment le procès l'opposant aux Quilmes est toujours en
cours...
la tâche bleue, c'était la piscine du complexe! |
Outre l'histoire d'Amaicha, j'ai aussi
eu l’occasion d'expérimenter son folklore, en vivant depuis
l’intérieur la fiesta du vino patero et de la mistela, 2 alcools
locaux.
Ile et Seba tenant un stand de
comida – humitas, tamales, locro : miam miam ! - le
week end fut intense mais j'ai adoré l'expression du folklore local,
que ce soit via la musique en live, la chacarera (danse typique)
dansée par des dizaines de personnes, sans oublier la comida y la
bebida :)
défilé de gauchos |
Perrine, autre volontaire, qui remue le locro |
Seba et Ile (et d'autres) dansant una chacarera |
Le mois d'août approchant, ça a été
l'occasion d'une répétition pour la ceremonia a la Pachamama.
don Marcos, le papa de Seba, ouvrant la cérémonie |
groupe de señoras copleras - la copla est un chant traditionnel, type poème, déclamé au rythme d'un tambor |
Entre mes 4 premiers jours de
volontariat et ce we, j'ai donc enchaîné 6 jours à fond et j'étais
bien rincée... J'ai donc beaucoup apprécié la reconnaissance de
Seba et Ile, qui m'ont donné 3 jours libres d'affilée et dont j'ai
profité pour aller faire un tour à Tafi del Valle, à 70 km d'ici,
de l’autre côté des cerros. Et dont la route d'accès est
magnifique – un régal pour les motards ! jaja
paso El Infiernillo, où il caille plus qu'autre chose! |
Heureusement j'avais prévu de quoi
bâcher parce qu'il y faisait vraiment pas chaud ! Et j'ai
réalisé que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas octroyé
de break, sans volontariat, sans voyage à moto, et je peux te dire
que j'ai apprécié le repos.
Tafi offre beaucoup de possibilités de
randos, mais j'ai préféré ne pas forcer, et me reposer. Je n'ai
donc fait que l’ascension jusqu’au mirador de la cruz
y a toujours un perro qui me suit :) |
il semble apprécier la vista |
Le lendemain j'ai décidé de me
rendre jusqu'au bled de El Mollar, à 15km, en passant par l’intérieur, le long de l'arroyo.
ça va être sympa comme ballade |
ici aussi c'est un territoire communautaire |
quand je te dis qu'il fait froid! |
En arrivant à El Mollar, j'ai eu la
surprise de passer par un parc de "menhirs" ! Si, si comme ceux
d'Asterix, enfin presque. Ils ont tous été réunis ici, mais ont été trouvés un peu partout dans la vallée et restent un mystère.
Cette fatigue que je ressens justement
en ce moment, fait que quand je terminais mes 5h de volontariat, en
général je ne bougeais pas de la casa, j'avais pas la force, ni
l'envie. Je me suis quand même motivée à accompagner 3 huéspedes
jusqu'au Remate, la veille de mon départ, histoire de visiter au
moins un truc local, jaja ^^
peu impressionnante par sa hauteur, mais passer dans le canyon est très sympa |
Et quand tu sais que cette cascade sert
à alimenter toute la vallée de Amaicha, tu comprends que c’est
pas évident pour les agriculteurs locaux. Le retour le long d'une
acequia, en passant par le dique, était très sympa aussi (une dizaine de km)
Camilo, Ana et Juan |
El Dique, où est stockée l'eau de la cascade |
Pour terminer, rien à voir avec tout
ce dont je t'ai parlé. Si je suis de plus en plus convaincue au
cours de ce voyage que rien n'arrive au hasard, en voilà une preuve.
Alors que je disais pendant mon voyage
retour depuis Tafi que ça faisait un rato que je n'avais pas manger
d'asado, il se trouve que les huéspedes présents ce soir là ont
décidé d'en organiser un! Et vraiment, si un jour je décide
de devenir végétarienne, je ferai une pause quand je remettrai les
pieds en Argentina parce que l'asado c'est trop rico!
asadoooooooooooooo!!!!!!!! |
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