Argentina – Mate, à chacun sa recette

Bon, et si je commençais 2018 avec la bonne résolution de rattraper mon retard sur le blog et de pas laisser passer autant de temps sans poster ?! Maintenant que je suis au Chili, je vais te parler du mate (lire maté), la boisson nationale argentine... Dire que j'ai passé 1 mois dans un hostal (cf futur post), donc avec un wifi pas trop mal.
Et à l'heure de rédiger ces 4-5 posts, je suis perdue au milieu du campo chilien sans wifi... l'être humain serait-il fait de contradiction ? :)

Bref, tu te rappelles qu'au Paraguay, j'avais flashé sur le terere – au point de m'acheter guampa et bombilla ?
En Argentina, c'est plus sa version chaude qui est répandue, j'ai nommé le mate.
Apparemment, le terere ils en prennent dans certaines régions mais pas comme au Paraguay - eau bien fraîche avec glaçons, no mas – sinon avec une sorte d'eau aromatisée... à tester ?

Bref, le mate même si c'est LA bebida nacional, il y a autant de manières de le préparer que d'argentins ! J'en ai eu la preuve grâce à tous les argentinos croisés en 3 mois.

La première grande différence qui existe c'est  Amargo VS Dulce
Le mate amargo pour moi c'est le "vrai", celui où tu infuses juste la yerba mate, y... no mas ! Alors c’est sur, c'est amer – amargo, sic – mais tu peux donner du goût en rajoutant quelques yuyos du type burrito, écorces de citron, poleo, menta, noyau d'avocat râpé (si si)...

Mais si vraiment ça passe pas, tu peux opter pour le mate dulce, autrement dit, sucré. Et là, c'est à coup de cuillère à sucre ! Je connais pas toutes les propriétés de la yerba – c'est énergisant, donc j'évite d'en boire tard le soir ^^ - mais pour sûr tu perds le potentiel côté diététique...
Au passage : au Paraguay, ce serait considéré comme un sacrilège de ne mettre ne serait-ce qu'une gotita d’édulcorant !

l'attirail du cebador de mate dulce
Outre cette différence majeure, vient ensuite la préparation du maté : et là c'est chacun sa sauce.
Perso, je préfère l'amargo, et malgré l'aspect simple de la boisson, tu as 36 manières de la préparer. Sans parler de la quantité de marques de yerba mate qui existe : avec ou sans palo, nature ou aromatisée, avec certaines propriétés... J'ai pas encore trouver « ma » marque, je teste un peu tout :)
mise à jour (c'est pas comme si j'avais rédigé le premier jet y a plus d'1 mois...) : j'aime bien Rosamonte, Amanda, Piporé

Une fois la yerba versée dans ton mate - ici c'est pas guampa, mais mate (aussi!) qu'ils appellent le récipient – tu as le choix soit de le secouer/retourner quelques fois pour enlever el polvillo, soit tu le laisses : d'après Hugo, mon hôte CS de Villa Gl Belgrano qui m'a expliqué le premier le pourquoi du geste, c'est pas bon de laisser el polvo, mais d'après Nelson, mon hôte CS à Chos Malal c'est ce qui donne le goût amargo...
Et si tu veux pas secouer, tu « jettes » le premier mate : tu verses l'eau sur la yerba puis tu jettes, comme le fait José, mon anfitrion WA d'Asuncion. Ou alors tu le bois, mais tu recraches, comme Seba, mon anfitrion d'Aluminé.

Au bout d'un moment, la yerba est lavada et n'a plus trop de goût – ça mousse plus quand tu verses l'eau - donc soit tu recharges partiellement ton maté, comme Hugo et José. Soit tu auras pris le soin de ne verser l'eau que d'un côté du maté (celui où tu places la bombilla) comme Nelson -mieux d'avoir un grand maté – et pas besoin de changer, car la yerba à la surface reste « neuve » plus longtemps.

Et apparemment, il ne faut surtout pas faire bouillir l'eau (sacrilège!!!), sinon ça lave la yerba plus vite (et en plus c'est plus amer...) : ça c'est plus difficile à contrôler sauf si tu restes le nez sur la théière ! Perso, en tant que gringa et jusqu'à ce que je sois cebador (cf plus bas) pour un groupe d'argentinos, je m'en fous un peu:)
mise à jour: désormais je fais gaffe quand je mets l'eau à bouillir, trop d'argentinos fréquentés au Marco Polo Inn pendant 1 mois ^^

Ensuite, il peut y avoir débat sur : faut-il ou non bouger la bombilla ?
Pour certains ce serait pur sacrilège, mais pour d'autres non : José, qui prend le mate dulce, et rajoute du sucre quasi chaque fois, la remue pour mélanger... d'autre la tanquent une fois pour toutes, et tu touches plus !
Et par exemple quand tu utilises un grand maté où tu verses l'eau que d'un côté, tu peux changer la bombilla du côté « neuf » pour avoir plus de saveur quand la yerba commence à être lavada, comme me l'a montré Maria.

Perso, je pense que je vais m'inspirer d'un peu tout ça... J'ai pas encore mon rituel bien figé. Et puis surtout jusqu'à présent j’utilisais ma guampa du Paraguay, relativement petite. Mais Nelson, mon hôte CS à Chos Malal, en plus de m'héberger, de me nourrir, de remettre à neuf Qispy, m'a offert un grand maté et 2 paquets de yerba ! Ils sont fous ces argentins :D


En tout cas, que tu sois dulce ou amargo, sache qu'il y a quelques règles à respecter quand tu es convié à boire un maté (ou un terere) :
- A partir de 2 personnes, il y a el cebador, ce que j’appellerais le « maître du mate », autrement dit celui qui est en charge de préparer le mate et le faire tourner. 
Toi, tout ce que tu as à faire c'est prendre le mate, boire jusqu’à le vider – qu'on t'entende le vider: pour une fois que c'est un signe de politesse de faire du bruit avec une paille, profite ! – rendre le mate au cebador, et basta ! C'est pas toi qui remet de l'eau et le fais passer, no no no ! 
- Une fois la ronde définie (à partir de 3 personnes), on change pas d'ordre : pas la peine de réclamer (sauf si on te zappe), ton tour viendra quand ça viendra;
- Si tu es un peu dégoûté par le fait de partager la bombilla – perso, cela ne ma JAMAIS choquée, mais je peux comprendre – ne la nettoie pas ou alors super discret. Parfois le cebador s'en charge d'office; 
- Par politesse, quand tu es invité chez quelqu'un, il est conseillé de toujours accepter le premier mate, pour montrer que tu testes LE truc local. Même si tu préfères le dulce et que c'est amargo, ou inversement ou que t'aimes tout simplement pas; 
- et quand tu ne veux plus boire, au moment de rendre le mate au cebador, tu dis « gracias » : c'est le signal que tu ne veux plus faire partie de la ronde.
Et oui, faut pas dire « gracias » à chaque fois, sinon un mate et puis plus rien !

Parfois tu prends juste le matecito, parfois tu peux grignoter quelques trucs à côté (du genre sopaipillas, tostadas): ça dépendra des personnes avec qui tu seras, du moment de la journée...

Bref, ça peut paraître très réglementé, mais on s'y fait vite: tu sirotes ton mate, tu discutes, tu profites du moment de partage. Car pour moi c'est surtout ça le mate/le terere : un super moment de partage.

Et si tu es curieux de tester, t’inquiètes quand je rentre en France je m'en charge car je veux importer cette « boisson sociale » - j'ai plus qu'à voir comment acheter des tonnes de yerba mate !

2 commentaires:

  1. Attention à la dogana ( douane en italien,pr les incultes...)si tu ramènes de l'erba...ne te trompes pas....

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  2. I got here much interesting stuff. The post is great! Thanks for sharing it! Yerba Mate Perth

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allez laisse un ptit comm !