Il fallait bien qu'elle arrive un jour, cette première chute dans
ma vie de motarde, même si je la redoutais. Mais au final j'ai eu de
la chance qu'elle se passe dans ces conditions.
Avant d'arriver à la chute, quelques photos du trajet entre San
Rafael et Malargue, via el cañon de Atuel/Valle Grande, itinéraire conseillé
par Annette.
Bon, j'étais pas très rassurée de piloter sur du
ripio (piste avec gravier) – mais quand je verrai certaines parties de la RN40, dont
celle où j'ai chuté, je me dis que ça c’était vraiment du
ripio bueno ! - mais le paysage était muy lindo.
Même quand j'ai rejoint l'asfalta : c'était peut-être droit, mais
avec la Cordillera enneigée en fond, qué lindo !
Donc cette première chute, on y vient...
Vois-tu, je savais que durant mon trip je devrais passer par des
routes pas top – d'où l'achat de Qispy, un type trail – mais au
fond de moi j'espérais ne jamais à avoir passer par des pistes
"dégueu".
Et la RN 40 est tellement connue, tellement touristique que
NAIVEMENT je pensais que c’était une super route, bien
goudronnée... tu parles !
Déjà les récits d'Annette et John m'ont permis d'un peu me
préparer : même s'ils ont voyagé 10 ans en arrière, j'ai
bien compris que le gobierno n'était pas pressé de tout
goudronner... mais il y a une différence entre pas goudronné/ripio
compacto, et piste "dégueu".
Ce que j’appelle "dégueu", c'est une piste où la couche de
gravier est irrégulière, et donc parfois la roue avant s'enfonce et
la moto commence à faire n'imp.. 2-3 fois j'ai failli chuter, mais
juste à temps j'ai pu ralentir, m’arrêter (c'est ptét pas du
tout ce qu'il faut faire, mais bon...) et repartir avec des sueurs
froides.
Et la 4e fois ça n'a pas loupé : même si je suivais des
traces, à un moment … par terre ! Et voilà comment je suis
devenue proprio d'un tronçon de la Ruta 40, comme dirait José.
Donc rien de grave pour moi, parce que j'allais pas vite, mais la
Qispy la pauvre...
Après avoir pu la relever – je sais au moins que je peux le
faire seule - checker qu'elle redémarrait, surprise au niveau du
frein arrière totalement tordu... au point que je peux même pas
caler mon pied sur la pédale !
Et ça c'est un problème, parce que je suis au milieu de nulle
part - évidemment- donc faut au moins que je me rapproche du
prochain bled...Heureusement, 20 minutes plus tard, un motard
allemand, du nom de Tobias, s'est arrêté et a été mon ange
gardien pour le reste de cette journée !
J'ai toujours pensé que si un jour je croise un(e) motard(e) en panne sur le bord de la route, je m'arrêterais, même si je ne peux rien faire techniquement. Parce que moralement c'est déjà super important que quelqu'un prenne la peine de s'arrêter :)
J'ai toujours pensé que si un jour je croise un(e) motard(e) en panne sur le bord de la route, je m'arrêterais, même si je ne peux rien faire techniquement. Parce que moralement c'est déjà super important que quelqu'un prenne la peine de s'arrêter :)
En plus de redresser mon frein suffisamment pour que je puisse
rouler, il a roulé patiemment avec moi jusqu'à Chos Malal -plus
loin que sa destination initiale - qui était ma destination, puisque
j'avais trouvé un couchsurfing.
On dit qu'après une chute à vélo faut remonter de suite :
non seulement je suis remontée, mais en plus j'ai roulé 160km (dont
au moins 30 km de ripio) :D
Arrivée à Chos Malal, Nelson, mon hôte CS, motard et dont le
père Armando et l'ami Nico aussi – ils ont piloté ensemble jusque
Ushuaïa: bah non, je choisis pas mes CS au hasard ! - m'ont dit
que c'était possible de redresser ce qui était tordu sur Qispy...
Même pas le temps d'enlever ma tenue de cosmonaute, que c’était
réglé !
En plus Nelson a accepté
que je reste 2 nuits -au lieu d'1 – histoire de me reposer, et
checker que tout est OK chez Qispy, pour continuer sereinement vers
ma prochaine destination !
en plus de la remettre d'aplomb, Armando a insisté pour la laver! |
avec Armando et Nelson, mes autres anges, et Qispy comme neuve! :D |
Bref, après 4800km avec Qispy, j'ai chuté pour la première
fois, mais vu les conditions dans lesquelles ça s'est passé, je
suis pas traumatisée et c'est avec plaisir que je continuerai mon
aventure vers Ushuaïa !
J'ai aussi compris que malheureusement je rencontrerai plus
souvent que voulu du ripio, dont du dégueu... méfi !
D'ailleurs dès mon trip pour rejoindre le bled de Bajada del
Agrio depuis Chos Malal, j'ai du parcourir 30km de piste,
relativement bonne :
Il paraît que c'est en forgeant qu'on devient forgeron :
peut-être que d'ici la fin du périple je pourrai m’inscrire au
Dakar... Et ça tombe bien parce que maintenant il est en America del
Sur ! jajajajajaja
Put....d'Argentinos: peuvent pas goudronner les routes, avant ton passage ?? Je vais me plaindre à l'ambassade !! Ouf! Tu t'en es bien sortie. Vive la solidarité motarde...
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