En général, je t’écris pas sur mes
étapes de transit entre 2 villes, surtout quand y en a pour 2-3h en
théorie. Mais j'ai envie d'écrire - à chaud - sur mon épopée entre Cali et
Popayan.
(mon passage à Cali viendra plus tard, désolée pour ce
manque de chronologie)
En temps normal – c'est à dire si tu
as ta voiture (ou mieux, ta moto), et qu'y a pas d'histoire de
route bloquée – tu mets à peu près 2h pour rallier les 2 villes
. Mais ça c'est en temps normal, et le jour où j'ai décidé de
quitter la capitale de la salsa, c'était pas un jour normal.
Déjà parce que cela faisait une
dizaine de jours que des communautés indigènes et paysannes
bloquaient la route pour revendiquer divers droits et je crois même
qu'il y avait aussi une histoire avec les FARC...
Bien que le mercredi soir le
gouvernement se vantait d'avoir signer un accord, il se trouve que
les acteurs majeurs n'avaient pas été conviés à la signature du
dit accord, - ah bah c'est sûr que si tu signes avec tes copains, tu
te mets d’accord en 2-2 ... Du coup, la route n’était pas
officiellement débloquée, et il restait encore quelques tronçons à
dégager:
quelques vestiges du bloqueo |
Alors j'aurais pu rester quelque jours
de plus à Cali, et attendre que cela s'arrange. Mais pas sûr que ce
soit le cas, et mon hôte de Popayan voulait à tout prix que je
débarque le vendredi car il s’absentait le samedi. Du coup, quand
je suis arrivée au terminal de transportes de Cali, et que j'ai
trouvé une compagnie qui effectuait le voyage -sans surplus, soit
16000 pesos- vamos !
Et là, j'ai compris mon « erreur »,
même si j'avais pas vraiment le choix.
Déjà, c'était une petite compagnie,
du nom de Transportes Puerto Tejada (retiens-le, ça pourrait t'être
utile un jour...).
Sache que ce genre de compagnie,
cherche à optimiser à fond ses trajets, ce qui veut dire remplir le
bus autant que possible, voire plus. Pas de problème, sauf quand tu
quittes le terminal avec une dizaine de personnes à bord seulement,
là commence la première expérience locale. Tant que le bus n'est
pas rempli à ras bord, on quitte pas la ville : du coup on a
mis 1h30 rien que pour sortir de Cali !!!!
Ah bah c'est sûr qu'en s'arrêtant
toutes les 5 minutes pour rameuter des gens – Popayan!Popayan !
-, et parfois poireauter une demi-heure en attendant des potentiels
clients, ça prend du temps.
Bon déjà les 3h théoriques ce sera
plutôt du 4h30... Mais au moins le bus était plein !
On finit par enfin rouler, et 45
minutes plus tard arrêt indéfini au terminal de Santander de
Quilichao, sous prétexte que la route serait de nouveau bloquée. Et
contre les protestations de certains, le chauffeur a répondu qu'il
n'aurait jamais entrepris le voyage s’il avait su que c'était
bloqué...
Permets-moi d’en douter, sachant que par exemple Expreso
Palmira, "grande" compagnie, n'avait pas de bus au départ de Cali... mais j'ai fait le
choix de tenter le coup, alors j'assume!
Bref, j'ai eu le temps de descendre me
dégourdir les jambes et de m'acheter un jus de fruit (heureusement
que j'avais acheté de quoi grignoter avant le départ aussi)
terminal de Quilichao |
Autant ça fait du bien sur le coup,
un jugo natural bien frais, autant c'est une très mauvaise idée
quand tu sais pas combien de temps tu vas rester dans un bus - et que
tu es une nana ! et oui, ces messieurs ne sont pas concernés -,
parce que ta vessie elle, elle fait sa vie comme d'hab ! Donc tu
bois, tu bois, tu bois – il faut boire au moins 1,5 L par jour - au bout
d'un moment va falloir payer ! Heureusement, elle a été sympa
avec moi, et j'ai tenu jusqu'à Popayan.
Bref, on finit par repartir, mais à un
rythme d’escargot car on n'est pas les seuls sur la route
évidemment.
car j'étais sur la route toute la sainte journée... |
Quand on « roulait »
- attention, 20 km/h ça devrait être notre vitesse de pointe -
ça allait, mais quand on poireautait 15-20 minutes, sans savoir
pourquoi, exaspérant... Encore moi j'étais assise, mais ils
devaient être muy felices les gens debout ! Quoique rester
assise des heures, c'est pas super confortable non plus.
Surtout qu'il faisait bien chaud, et
qu'il n'y avait pas de clim ! Alors faudra qu'on m'explique un
jour, pourquoi les chauffeurs mettent à fond la clim pendant les
trajets de nuit, mais pas dans la journée... C'est pas grave ce sera
fenêtre grande ouverte, histoire de respirer l'air frais de la
campagne... ou pas !
il faut que tu respires... |
En tout cas, j'étais bien contente
d'un truc, c'est qu'il n'y avait pas de radio, et donc mes oreilles
n'ont pas été condamnées à écouter à fond de la musique latino
pendant tout le voyage. Mais vive mon MP3 !
Après 3h je dirais, on a fini par
enfin rouler, et arriver à Popayan à 18h15 : soit un voyage de
7h, pour faire 140 km !!!
Je voulais vivre localement, j'ai été
plus que servie !:D
Ben tu voulais de l'aventure.........
RépondreSupprimerIl semble que tu aies trouvée !!!
Vu d'ici, ça a l'air plein de couleurs, de fumée parfois, de blocages de routes (mais ça c'est pas que chez toi...), d'histoires de temps relatif (la science t'avait prévenue...)
On espère surtout que tout cela est plein de belles rencontres, et pour l'histoire de plein les yeux, tes photos nous rassurent ..........
Je t'embrasse très très fort
Dom